La farce, au Moyen Âge (principalement entre le XIIe et le XVIe siècle), se développera et définira peu à peu ses grandes caractéristiques qui se retrouveront de l'une à l'autre.
Ces principales caractéristiques (qui se retrouvent dans les trois farces choisies pour la production estivale du Théâtre 100 Masques) sont les suivantes:
- La forme est fixée: versification octosyllabique, brièveté (entre 200 et 500 vers... à part quelques exceptions comme La farce de Maître Pathelin qui en enligne 1500), peu de personnages.
- La farce ne se gêne pas pour faire intervenir grossièreté et obscénité... c'est un espace de liberté et de défoulement.
- Elle est très souvent construite sur une intrigue simple où règne(nt) la tromperie, la ruse, l'équivoque ou la mystification et met en scène des personnages quasi archétypaux: le benêt, le mari cocu, l'épouse rusée, le médecin incapable, le dupeur dupé, la belle-mère acariâtre, etc.
- Ses personnages sont généralement aux prises avec des préoccupations de base (qui désacralisent le corps): boire, manger, dormir, évacuer (tout ce qui peut sortir du corps!), baiser, faire de l'argent.
- Du coup, trois grandes thématiques peuvent se dégager: les amours quotidiennes avec tout leurs aléas (chicanes, infidélités, contrôles); la friponnerie et les mauvais tours; la vantardise et la fanfaronnade.
- Les procédés comiques sont nombreux et font la part belle au jeu de l'acteur, se séparant entre jeux de mots et de langage (quiproquos, surabondance des répétitions) et jeux de scènes (coups de bâtons, acrobaties, mimes).
- Les farces mettent en scène, outre les personnages, des objets (peu nombreux mais qui acquièrent du coup une importance) qui seront abondamment utilisés.
Derrière ces considérations théorico-littéraires se cache l'élément primordial qui a traversé les siècles: faire rire! Et ça marche!