J'ai toujours rêvé d'un temps où les critiques de théâtre ne se faisait pas par l'intermédiaire de journaux, de radios, de T.V., mais par le théâtre même. La critique écrivait des pièces pour combattre un type de théâtre qu'il n'aimait pas. (Jean-Pierre Ronfard, 1976)
Combattre le feu par le feu... Cette époque révolue - où se conjuguaient pamphlets, pièces dénonciatrices, censures, cabales - mériterait parfois d'être ressortie des boules à mites! À quand un débat sur des questions de fond par scènes interposées? À quand une pièce (même en un acte!) de Christiane Laforge, Daniel Côté, Jean-François Caron ou Philippe Belley pour répondre aux spectacles du CRI, des Têtes Heureuses, du 100 Masques ou de la Rubrique, du Faux coffre et des Amis de chiffon?
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Bon, je sais... cette adaptation de la loi du Talion peut facilement déraper... Molière dut se battre contre ce type de critiques (et aussi contre des pamphlet du type Élomire hypocondre ou les médecins vengés - en lien ici en version intégrale - qui attaque sa vie privée): Le 20 février de cette année 1662 Molière, à quarante ans, avait épousé Armande Béjart, dix-neuf ans, la fille de sa maîtresse, Madeleine, ce qui lui vaut de nombreuses attaques et d’être accusé de relations incestueuses avec cette personne qui pourrait être sa fille. La pièce L'école des femmes fait scandale... et l’année 1663 voit défiler une série de pièces écrites en droit de réponse à la précédente. Molière répond à ses adversaires par La Critique de l'école des femmes. Edme Boursault, auteur attitré de l’Hôtel de Bourgogne, écrit alors une comédie intitulée Le Portrait du peintre, ou la Contre-critique de l’école des Femmes, Molière réplique à son tour avec son Impromptu de Versailles en caricaturant Boursault et les acteurs de l’Hôtel de Bourgogne. Et ainsi de suite : de Villiers répond par La Vengeance des Marquis. En janvier 1664, Montfleury compose un Impromptu de l’Hôtel de Condé, où, en voulant croquer méchamment une caricature de Molière, il décrivit à merveille son incontestable talent d’acteur comique, qui fit, pour une bonne part, le succès de ses comédies :
[...] il vient, le nez au vent,
Les pieds en parenthèse et l’épaule en avant,
Sa perruque, qui suit le côté qu’il avance,
Plus pleine de lauriers qu’un jambon de Mayence,
Ses mains sur les côtés d’un air un peu négligé,
Sa tête sur le dos comme un mulet chargé,
Ses yeux fort égarés ; débitant ses rôles,
D’un hoquet perpétuel sépare ses paroles.
(Wikipédia.com)
Sa perruque, qui suit le côté qu’il avance,
Plus pleine de lauriers qu’un jambon de Mayence,
Ses mains sur les côtés d’un air un peu négligé,
Sa tête sur le dos comme un mulet chargé,
Ses yeux fort égarés ; débitant ses rôles,
D’un hoquet perpétuel sépare ses paroles.
(Wikipédia.com)