Quel résonance peut bien avoir George Dandin aujourd'hui?
Outre sa charge vindicative contre la préciosité des gens, la fourberie des caractères, l'hypocrisie des relations (tous des éléments moliéresques qui traversent le temps), cette pièce - écrite en 1668 - pourrait fort bien (et fort facilement) aborder un sujet fort actuel depuis la parution de Rue Duplessis de Jean-Philippe Pleau: le transfuge de classe.
Parce qu'à la base, tout ce texte est construit, en un sens, sur ce principe brillamment illustré par Pleau: George Dandin - paysan riche - a payé les dettes d'une famille d'aristocrates déchus pour s'élever à leur niveau et épouser leur fille. Passer d'une classe à l'autre (dans ce cas, par l'argent et non par l'éducation). Changer de milieu. Avec le clash constant entre ce qu'il est, ce qu'il voudrait être, ce qu'on veut qu'il soit.
À quel prix ce changement de classe s'effectue-t-il? C'est ça, George Dandin. Dans le cas du personnage principal (homme malhabile), ça se fera au prix d'un bonheur conjugal inaccessible (par sa faute), d'une déloyauté et d'une humiliation aux multiples sources à coup de répliques acerbes, d'atermoiements et de raisonnements lucides.
C'est un belle comédie. Qui grince. Qui égratigne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous avez un commentaire à faire, ça peut se passer ici: