Guillaume Ouellet présente encore ce soir son projet de fin de bacc.: À trop chercher on oublie c'qu'on cherche, dont il signe les texte et mise en scène. Ce sculpteur de pierre se multidisciplinarise avec beaucoup de talents... et crée un spectacle (éminemment sculptural!) que je trouve admirable par sa facture essentielle (qui touche l'essence du théâtre).
Il y aurait tant à dire, il me semble sur ce travail... Ce projet offre beaucoup de questionnements, sur le jeu, sur l'espace, sur la vie...
J'ai vu la représentation d'hier soir (mercredi).
Dans l'intimité du Studio-Théâtre (enfin, le dénominatif salle de répétition tombe peu à peu), presque rien: un podium sur fond noir encadré par des pendrions. Sur scène, un comédien, debout, presque nu, sinon avec un bermuda orange, éclairé à contre-jour.
Et s'installe le théâtre. Le théâtre sans le théâtre
Le texte, généralement bien ficelé (avec parfois des inégalités de tons qui ne touchent guère l'unité d'ensemble) est porté par une staticité surprenante du comédien qui instaure ses propres codes, un système de conventions théâtrales d'une redoutable simplicité qui sera maintenu tout au long des 45 minutes.
Ici, pas de gestes (ou si peu), pas de déplacements, ... à la limite, pas de jeu. Qu'une tête, un regard, une voix. «La faculté de disposer son corps dans l'espace est la loi fondamentale du jeu de l'acteur», disait Meyerhold. Dave Girard-Boudreault (connu pour ses improvisations et ses jeux parfois excessifs) réussit un tour de force: disposer de l'espace tout en restant immobile. Ce qui frappe probablement le plus de ce spectacle, c'est la netteté qui se dégage de ce minimalisme... la précision quasi chirurgicale de la direction d'acteur. Ce type de travail représente beaucoup d'écoute et de complicité de la part des deux comparses (Ouellet et Boudreault). La ligne d'interprétation est fragile et ténue. Même si, parfois, le comédien aimerait sûrement stant-upiser, le tout reste contenu dans un cadre solide qui résiste assez bien au sentimentalisme.
À trop chercher présente un tableau impressif d'un personnage (Guy Gagné) qui se dit. Aux accents quotidiens se mêle la poésie et parfois (peut-être la tentation est-elle trop forte!) un ton un peu moraliste. Guy Gagné parle de valeurs, de rêves, d'envies, de plaisirs... de faux-semblants. Une recherche de bonheur... Parfois, notamment lorsqu'il parle de Johanie (peut-être me trompe-je de nom...), on croirait entendre une suite au Petit Prince... mais trash. Je n'irai pas plus loin dans l'histoire, pour ne pas trop en dévoiler... Sinon, j'ajouterai que ma seule grande réserve se trouve dans sa finale... non pour l'exécution scénique de celle-ci... mais pour son côté un peu convenue (fort bien écrite, par ailleurs... mais convenue... disons qui laisse une impression de déjà vue)...
Du bien bon travail!
Alors voilà... Bonne chance pour les retardaires... je rappelle que les places sont comptées et fort limitées! Et qu'apparemment, c'est complet pour ce soir encore une fois!
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