Quand la politique se donne en spectacle.
J'ai assisté, hier, avec un intérêt sans cesse grandissant, à une partie des travaux de l'Assemblée Nationale (que je mets en lien ici). J'étais assis exactement (ou presque!) là où, vu l'angle de vue, fut prise la photographie qui illustre ce billet.
Alors, la politique... du moins ce qu'on en voit avec cette activité étrange et hautement partisane appelée «période de questions et (simili) réponses orales»? Du théâtre... Un genre de Roméo et Juliette social... Theatrum mundi...
L'espace et le rituel...
Deux familles, deux groupes qui se détestent depuis toujours (en fait, il sont trois... mais passons) et qui se provoquent. L'enjeu: le consensus... ou le dialogue... ou le vide... La présence. Les bons et les méchants (la catégorisation de chacun des groupes est laissée ici à la bonne subjectivité du lecteur...). Une chambre fermée, surplombée par des parterres où s'entasse le public... bref, une arène. Une mise en place! Face à face. Le duel.
Puis entre le maître du jeu, le président de l'assemblée. Tous debout... C'est le règne du code, de la convention. Le jeu parlementaire.
Le combat peut commencer... Les chats sont lancés; les souris dansent...
Deux types d'humanité qui s'affrontent dans un simulacre de combat verbal.
Le personnage outré de l'opposition...
Son nom le définit: la colère et l'outrage sont ses repères. L'opposant (ou porte-parole... ou député) se revêt du ton qui sied bien à ce caractère. Bouillonnant, cinglant, hargneux, insistant, ironique... Se faire voir. Prendre la place. Mettre en boîte un ministre. Déclamation, répétition et déchirure de chemises sont les outils pour créer les effets.
Un personnage en surjeu constant...
Le cabotin du gouvernement...
Son vis-à-vis. Le clown de service dont le rôle consiste - outre gouverner - à faire rire ses camarades par des remarques déplacées et antédiluviennes sur les gouvernements passés... tout en se défilant par des pirouettes tout aussi vide de contenu qu'aussi lancinante dans la forme. La mesquinerie et l'outrecuidance. Le cynisme.
En improvisation, l'arbitre aurait beau jeu et jouerait allégrement de son gazou: cabotinage; confusion; jeu retardé; manque d'écoute; obstruction; refus de personnage.
La claque et la tape dans le dos...
La morale de cette histoire...
Après quelque deux heures de ce spectacle somme toute grisant (après tout, je ne l'avais toujours vu qu'à la télé!) parce que s'y jouent comme ils peuvent les grands enjeux de notre nation, de notre société, je me suis surpris à admirer cette tradition parlementaire... et, en même temps, à déplorer la dégénérescence que subit cette foire d'empoigne aujourd'hui inutile... Une tradition devenue cliché... Une tradition vidée de son sens (d'ailleurs c'est la définition de cliché donné par Meyerhold...)
Je me suis aussi remémoré une phrase de ce toujours grand Shakespeare (bien que je ne sois pas un grand amateur): Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des puissants... Car les puissants ne travaillent qu'à marcher sur nos vies (dans Henri IV). Et les acteurs m'apparurent alors porter des personnages beaucoup trop grands pour eux...
Un peu cynique... mais bon.
J'ai assisté, hier, avec un intérêt sans cesse grandissant, à une partie des travaux de l'Assemblée Nationale (que je mets en lien ici). J'étais assis exactement (ou presque!) là où, vu l'angle de vue, fut prise la photographie qui illustre ce billet.
Alors, la politique... du moins ce qu'on en voit avec cette activité étrange et hautement partisane appelée «période de questions et (simili) réponses orales»? Du théâtre... Un genre de Roméo et Juliette social... Theatrum mundi...
L'espace et le rituel...
Deux familles, deux groupes qui se détestent depuis toujours (en fait, il sont trois... mais passons) et qui se provoquent. L'enjeu: le consensus... ou le dialogue... ou le vide... La présence. Les bons et les méchants (la catégorisation de chacun des groupes est laissée ici à la bonne subjectivité du lecteur...). Une chambre fermée, surplombée par des parterres où s'entasse le public... bref, une arène. Une mise en place! Face à face. Le duel.
Puis entre le maître du jeu, le président de l'assemblée. Tous debout... C'est le règne du code, de la convention. Le jeu parlementaire.
Le combat peut commencer... Les chats sont lancés; les souris dansent...
Deux types d'humanité qui s'affrontent dans un simulacre de combat verbal.
Le personnage outré de l'opposition...
Son nom le définit: la colère et l'outrage sont ses repères. L'opposant (ou porte-parole... ou député) se revêt du ton qui sied bien à ce caractère. Bouillonnant, cinglant, hargneux, insistant, ironique... Se faire voir. Prendre la place. Mettre en boîte un ministre. Déclamation, répétition et déchirure de chemises sont les outils pour créer les effets.
Un personnage en surjeu constant...
Le cabotin du gouvernement...
Son vis-à-vis. Le clown de service dont le rôle consiste - outre gouverner - à faire rire ses camarades par des remarques déplacées et antédiluviennes sur les gouvernements passés... tout en se défilant par des pirouettes tout aussi vide de contenu qu'aussi lancinante dans la forme. La mesquinerie et l'outrecuidance. Le cynisme.
En improvisation, l'arbitre aurait beau jeu et jouerait allégrement de son gazou: cabotinage; confusion; jeu retardé; manque d'écoute; obstruction; refus de personnage.
La claque et la tape dans le dos...
La morale de cette histoire...
Après quelque deux heures de ce spectacle somme toute grisant (après tout, je ne l'avais toujours vu qu'à la télé!) parce que s'y jouent comme ils peuvent les grands enjeux de notre nation, de notre société, je me suis surpris à admirer cette tradition parlementaire... et, en même temps, à déplorer la dégénérescence que subit cette foire d'empoigne aujourd'hui inutile... Une tradition devenue cliché... Une tradition vidée de son sens (d'ailleurs c'est la définition de cliché donné par Meyerhold...)
Je me suis aussi remémoré une phrase de ce toujours grand Shakespeare (bien que je ne sois pas un grand amateur): Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des puissants... Car les puissants ne travaillent qu'à marcher sur nos vies (dans Henri IV). Et les acteurs m'apparurent alors porter des personnages beaucoup trop grands pour eux...
Un peu cynique... mais bon.
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