Hier, c'était soir de première au Théâtre La Rubrique alors que les artisans des produtions Hôtel-Motel et À tour de rôle déployaient leur Assassinat d'Andrew Jackson... pièce présentée l'an dernier en Gaspésie.
Retour, donc, en 1880. Le poker scelle les destinées... alors qu'en 1890, la belle chante. Bunny Belle attend son (beau) Jack qui purge une peine de pen... Or, arrive en gare un train et, avec celui-ci, l'effroyable Jim Crow et son vérolé complice. Les choses se bousculent. Les cartes s'abattent sur table. On y joue sa vie et on gagne celle des autres. On rêve d'Amérique, d'or, de héros. Dans un roadtrip sur rail endiablé entre les faux-monnayeurs, les amérindiens, les pasteurs douteux et de multiples autres personnages, le spectateur s'amuse des nombreux clins-d'oeil historico-contemporains qui alignent avec plaisir tous les stéréotypes d'une société américaine en quête d'un avenir (ou pire, d'un passé...) plus grand qu'elle-même.
Philippe Ducros signe là un texte et une mise en scène inventifs (bien que l'intrigue soit longue à débuter) qui crée une histoire en recréant l'Histoire en toute liberté.
Ses personnages, déjantés et caricaturaux, donnent le ton à cette histoire rocambolesque - et si souvent reprise dans les westerns! - en la minant de clichés (que Meyerhold définissait comme étant une tradition vidée de son sens) et de scènes convenues... d'où se construit une parodie amusante et solide. Le beau, la brute et le truand y sont toujours; ne sont, en fait, plus que cela... et en ce sens, ce vide, cette profondeur de surface, permet un feu roulant d'actions qui ne se perd pas en mises en contexte.
Les comédiens y tiennent le beau rôle... si je puis m'exprimer de la sorte. Les six acteurs soutiennent cette intrigue avec un plaisir manifeste. Des retrouvailles, en quelques sortes... Et si l'on perd parfois un peu de texte (les accents y sont pour beaucoup...), on prend un réel plaisir à regarder leurs actions physiques. Mention spéciale au duo de méchants, Sylvio Archambault pour son Harry Zona et Richard Lemire pour son Jim Crow, qui tiennent l'action d'un bout à l'autre de la pièce.
Dans ce décor multiple (réunissant du mieux qu'il peut saloon, mine, train, rail, désert) peut résonner cet ultime espoir devenu comique (sous la plume de Ducros) de Martin Luther King: I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed: «We hold these truths to be self-evident: that all men are created equal...»...
Dans ce décor multiple (réunissant du mieux qu'il peut saloon, mine, train, rail, désert) peut résonner cet ultime espoir devenu comique (sous la plume de Ducros) de Martin Luther King: I have a dream that one day this nation will rise up and live out the true meaning of its creed: «We hold these truths to be self-evident: that all men are created equal...»...
Un spectacle intéressant à voir...
L’ASSASSINAT D’ANDREW JACKSON
AVEC
Sylvio Archambault
dans le rôle de Harry Zona
François Bernier
dans le rôle de Jack
Patrice Leblanc
dans le rôle de Klondike
Richard Lemire
dans le rôle de Jim Crow
Alain Lépine
dans le rôle de Amédé ainsi que musicien en direct
Et Marie-Laurence Moreau
dans le rôle de Bunny Belle
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