Cela commence peut-être à transparaître au fil des années et des billets qui se succèdent: l'une des préoccupations majeures de ma pratique (et de ma recherche...) concerne l'articulation scénique de la théâtralité, concept qui, bien qu'on en saisisse généralement bien le sens, demeure flou et difficile à circonscrire.
À preuve, voici ma première tentative de sa définition... lors du dépôt de mon sujet de recherche au doctorat (voir le billet du 20 mars dernier).
La théâtralité... Barthes la définit ainsi: «C’est le théâtre moins le texte, c’est une épaisseur de signes et de sensations qui s’édifie sur la scène à partir de l’argument écrit[1].»
En d’autres termes, c’est le langage concret de la scène. C’est le discours visible qui s’élabore en mimétisme, en complémentarité, en parallèle ou en opposition avec le discours audible. Elle englobe un grand nombre de vecteurs différents[2] concentrés en un même lieu pour une stylisation de la vérité scénique.
Enfin, «on peut aussi parler de théâtralité à propos de la présence, dans la représentation, de signes qui disent clairement la présence du théâtre[3]».
Alors que je croyais la chose naïvement la chose réglée (si tant est que cela puisse être!), voilà qu'on en rajoute et qu'on retourne la question en tout sens. Ainsi donc, nouvelle petite définition nuancée et pleine d'ouvertures de Bernard Dort, dans les notes du Liminaire (par Gilbert David et Hélène Jacques) du numéro 88, Devenir de l'esthétique théâtrale, de la revue Tangence (voir, à ce sujet, le billet du 18 septembre):
Bernard Dort a proposé de redéfinir ainsi la théâtralité: «Il ne s'agit plus de savoir qui l'emportera, du texte ou de la scène. [...] C'est une compétition qui a lieu, c'est une contradiction qui se déploie devant nous, spectateurs. La théâtralité, alors, n'est plus seulement cette épaisseur de signes dont parlait Roland Barthes. Elle est aussi le déplacement de ces signes, leur impossible conjonction, leur confrontation sous le regard du spectateur de cette représentation émancipée» (La représentation émancipée, Arles, Acte Sud, coll. Le temps du théâtre, 1988, p.183).
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[1] Cité dans Les termes clé de l’analyse du théâtre, Mémo Seuil, Paris, 1996, p.83.
[2] Nous y retrouvons, entres autres, la mise en scène, les types de jeu, la scénographie, les éclairages, la musique, les accessoires, les costumes, etc.
[3] Ubersfeld, Anne, Les termes clé de l’analyse du théâtre, Mémo Seuil, Paris, 1996, p.83
À preuve, voici ma première tentative de sa définition... lors du dépôt de mon sujet de recherche au doctorat (voir le billet du 20 mars dernier).
La théâtralité... Barthes la définit ainsi: «C’est le théâtre moins le texte, c’est une épaisseur de signes et de sensations qui s’édifie sur la scène à partir de l’argument écrit[1].»
En d’autres termes, c’est le langage concret de la scène. C’est le discours visible qui s’élabore en mimétisme, en complémentarité, en parallèle ou en opposition avec le discours audible. Elle englobe un grand nombre de vecteurs différents[2] concentrés en un même lieu pour une stylisation de la vérité scénique.
Enfin, «on peut aussi parler de théâtralité à propos de la présence, dans la représentation, de signes qui disent clairement la présence du théâtre[3]».
Alors que je croyais la chose naïvement la chose réglée (si tant est que cela puisse être!), voilà qu'on en rajoute et qu'on retourne la question en tout sens. Ainsi donc, nouvelle petite définition nuancée et pleine d'ouvertures de Bernard Dort, dans les notes du Liminaire (par Gilbert David et Hélène Jacques) du numéro 88, Devenir de l'esthétique théâtrale, de la revue Tangence (voir, à ce sujet, le billet du 18 septembre):
Bernard Dort a proposé de redéfinir ainsi la théâtralité: «Il ne s'agit plus de savoir qui l'emportera, du texte ou de la scène. [...] C'est une compétition qui a lieu, c'est une contradiction qui se déploie devant nous, spectateurs. La théâtralité, alors, n'est plus seulement cette épaisseur de signes dont parlait Roland Barthes. Elle est aussi le déplacement de ces signes, leur impossible conjonction, leur confrontation sous le regard du spectateur de cette représentation émancipée» (La représentation émancipée, Arles, Acte Sud, coll. Le temps du théâtre, 1988, p.183).
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[1] Cité dans Les termes clé de l’analyse du théâtre, Mémo Seuil, Paris, 1996, p.83.
[2] Nous y retrouvons, entres autres, la mise en scène, les types de jeu, la scénographie, les éclairages, la musique, les accessoires, les costumes, etc.
[3] Ubersfeld, Anne, Les termes clé de l’analyse du théâtre, Mémo Seuil, Paris, 1996, p.83
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