vendredi 30 octobre 2009

Voies parallèles


Comment saisir l'unicité des productions théâtrales contemporaines, sans se fourvoyer ni surtout sans appauvrir leur richesse et leur diversité? Comment cerner et décrire ce qui les unifie, alors que le regard contemporain se caractérise par son opacité? En d'autres termes, le plaisir théâtral n'est-il pas la plupart du temps fondé sur un rapport différent à la scène, à la cérémonie théâtrale? Et si c'est bien le cas, qu'est-ce qui produit la fascination du spectateur?
Jean-Marie Apostolidès (Stantford University)

Voilà peut-être le(s) plus grand(s) problème(s) pour quiconque tente de définir les contours de la pratique théâtrale actuelle. Tant de formes. Tant d'essais. Tant de possibilités. En cette ère de mutation technologique et de métissage de l'art avec la technique, les voies sont infinies et leurs nombres continuent pourtant de s'accroître rapidement. Il y a autant de manière d'aborder et de faire le théâtre qu'il y a d'artistes (auteurs, metteurs en scène, concepteurs, comédiens).

Vouloir cerner l'ensemble de ce corpus instable et, par là, variable s'avère être une utopie. Et pourtant, l'exercice ne peut qu'être bénéfique pour comprendre le cheminement de cet art éphémère. On peut sortir quelques éléments (en ce sens, le meilleur ouvrage reste encore le numéro 22 de la revue Études Théâtrales publié en 2001, La Poétique du drame moderne et contemporain dirigé par Jean-Pierre Sarrazac) et tenter de les appliquer tant bien que mal sur différentes productions. On peut s'attarder à un seul aspect (jeu, mise en place, texte)... mais encore...

Le théâtre contemporain pose un immense défi à quiconque s'y attaque... et, bien naïvement, je tenterai le coup dans les prochaines années au doctorat.

Que peut-on attendre, aujourd'hui, de l'esthétique théâtrale, alors même que le paysage scénique semble éclaté et presque comme épuisé? Une prescription, une prise de parti pour tel ou tel aspect théorique ou pratique du théâtre (pour ou contre le drame ou le postdrame, le frontal ou le circulaire, le lieu fermé ou la rue, etc.)? Ou plutôt une observation, jointe à une tentative de pensée, éclairées à la fois par l'histoire des spectacles, des événements et des publications, et par les événements qui ont lieu, maintenant, quitte à buter sur des définitions doxiques, à les remettre en perspective et même en cause, à les discuter sous le double feu de l'histoire et de l'actualité?
Christian Biet et Christophe Triau

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