mardi 16 février 2010

R.I.P.

Dans le Quotidien, ce matin, côte à côte, en page 2 et 3, deux articles différents... extrêmement différents... et pourtant, qui pose un étrange problème.

On annonce, ce matin, dans le Quotidien, la venue de BODIES, l'exposition de corps plastinés (en soi, fort impressionnante...), ici, à Chicoutimi. Le coup est bon. L'annonce est grandiose. Mais que dire quand on affirme que celle-ci se tiendrait - et je cite! - «dans le cadre de Saguenay Ville Culturelle du Canada 2010» (les mots sont de Yves Hébert, président de Saguenay International)? J'avoue, je cherche le lien... Quel montant est accordé (si montant il y a... car rien ne l'indique) à BODIES par le projet de Capitale Culturelle? Mais, au fond, peu importe. En quelques semaines, la rentabilité devrait être de mise...

On annonce également, ce matin, dans le Quotidien, dans la page d'à-côté, la faillite prochaine de la Coopérative de Développement culturel de Chicoutimi - autrement dit, du Théâtre du Saguenay - entraînée à même la tourmente de l'Opéra Cabaret Urbain! L'année même qu'échoit le titre honorifique de Capitale Culturelle à Saguenay, cette ville perd(rait) son diffuseur majeur? La chose laisse pantois. D'autant plus que depuis août dernier, depuis l'octroi du titre, on n'a de cesse de vanter la vitalité et le dynamisme du milieu culturel saguenéen... tout en se lavant, municipalement parlant, les mains des déboires de cet important et nécessaire organisme de diffusion.

Quel sinistre paradoxe!

Que retiendrons-nous de 2010? Que dans une Capitale Culturelle comme la nôtre, il sera toujours plus rentable (et spectaculaire) de plastiner la Coopérative de Développement culturel de Chicoutimi que de la sauver.
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À lire, sur le site de Radio-Canada, pour un peu plus de détails (notamment sur les plans futurs de la Ville...) , La faillite qui guette...


2 commentaires:

  1. Toute une culture en effet... Des corps dont la provenance n'est pas certifiée... Des cadavres de prisonniers Chinois, exécutés, à qui on n'a pas demander la permission pour exposer leur corps, le tout pour générer des profits pour une entreprise privée... Si c'est ça la capitale culturelle du Canada, je prends l'exil vers la Sibérie... Les monuments soviétiques des goulags ont la bonté d'âme de mentir, gratuitement, eux...

    Et pour le Théatre du Saguenay, je suis sans mot... Sans mot devant le refus du président Mazurette, tel un pion téléguidé, de tenir une assemblée générale spéciale de cette COOPÉRATIVE, pour informer les membres et trouver ensemble des solutions. Sans mot de voir le Maire, la manette de contrôle bien en main, se repaître du cadavre encore chaud du Théatre du Saguenay en contemplant son oeuvre de destruction et de contrôle. Il va avoir sa petite corporation, où il pourra nommer sa cour et faire ses basses oeuvres avec notre diffuseur culturel... Je n'ose imaginer la programmation que nous concocteront nos bons zélus...

    J'avoue que ce soir je suis surtout sans mot de voir le milieu culturel se faire avoir comme un enfant d'école; rester aussi fidèle qu'un vulgaire poodle devant son bon maître, même si ce dernier tient un os dans une main et une carabine chargée dans l'autre...

    Comme disait l'autre: "Vous êtes pas écoeurés de mourir, bande de caves?".

    C'est pas où le goulag?

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