Petit détour, en ce matin automnal, par l'imposant recueil d'Odette Aslan, L'art du théâtre, pour y lire une définition morale du théâtre... écrite vers 1777-1785 par Johann-Wolfgang von Goethe dans La vocation théâtrale de Wilheim Meister:
Où trouve-t-on un meilleur abri contre l'ennui qu'au théâtre? Où fait-on plus agréablement connaissance? Les hommes sentent-ils jamais mieux leur fraternité que lorsque, suspendus aux lèvres d'un seul homme, ils sont enlevés, emportés par un sentiment commun? Qu'est-ce qu'un tableau, des statues, en comparaison de cette vivante chair de ma chair, de cet autre moi-même qui souffre, jouit et fait vibrer chacun de mes nerfs en sympathie avec les siens? Et où peut-on présumer qu'il se cache plus de vertu? Chez le bourgeois timoré qui amasse de quoi manger par un commerce sordide et répugnant, ou chez celui dont l'art, qui lui donne le pain, alimente en même temps les sentiments les plus nobles, les plus élevés que les hommes soient capables de concevoir, qui étudie et représente chaque jour la vertu et le vice dans leur nudité, et qui doit sentir la beauté et la laideur dans toute leur force avant de pouvoir les communiquer aux autres hommes avec une force équivalente?
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