Décidément, les Petites histoires avec une mère et une fille dedans du Théâtre CRI ont réussi à m'en mettre plein la vue dimanche dernier, lors de la représentation de 14h... (Soit dit en passant, j'adore les matinées!).
D’emblée, le spectateur se retrouve devant une piste de cirque aux accents de nature morte – au sens littéral du terme! - avec des personnages étranges, entre le clown triste et la poupée mécanique…Une arène où la poussière s'accumule sur des souvenirs érodés et où l’effet spectaculaire se greffe à un quotidien tout centré sur la relation mère-fille. Un espace suranné et écrasant «Sur-naturé» dira la metteure en scène dans le programme.
Le potentiel événementiel (l'horizon d'attente du regardeur conjugué au devenir scénique de l'oeuvre) prend alors son envol...
Un monde éblouissant, excessif, se développe et frappe dès la première image (l'arrivée dans le véhicule bringueballant) et posent les jalons des images qui viendront. Une composition visuelle intéressante qui dénote d'une belle imagination de la metteure en scène.
Les comédiennes, vêtues d'éléments de costumes éclectiques, s’y fondent habilement et habitent ce lieu avec une chimie et une maîtrise corporelle qu'il fait bon voir. La rigueur et la précision du jeu mécanique de ces deux dames (il s'agit, bien sûr, de Marilyne Renaud et de Guylaine Rivard !) sont à saluer.
En quelques tableaux – dont on suit la succession par l’écriture de titres évocateurs dans le couvercle d’un coffre - la metteure en scène et le concepteur, Boran Richard, composent ensemble un monde théâtral prêt à porter un discours déjanté. Un monde corrosif. Un monde fort... et peut-être est-ce à partir d'ici que je me permets d'émettre quelques réserves toutes personnelles.
Car si l’ensemble esthétique se dévoile en toute cohérence et ingéniosité pour le juste plaisir du spectateur, le texte semble parfois, malheureusement, faire adéquation... subir un phagocytage formel qu'il peut difficilement esquiver. Comme s’il ne savait, par son écriture toute simple, atteindre la force plastique mise en place. Niveau de langage utilisé (le familier)? Diction et déclamation? Construction dramaturgique? Je ne sais guère... mais devant cette production, j'ai parfois eu l'impression que l’équilibre s'avérait parfois précaire dans le va-et-vient entre les mots de l'auteure et l’écriture scénique; que les enjeux d'un tableau à l'autre se perdaient dans la quête de l'émerveillement. Une question m'est passée par la tête à deux ou trois reprises: «Qu'est-ce qui se passe exactement?»
En même temps, je comprends (et, d'une certaine manière, j'accepte la convention...) la conception impressionniste de cette production: des moments fugitifs, éphémères... à juste titre, de petites histoires faisant une radiographie (que j'aurais, je l'avoue, souhaitée plus profonde!) parfois ludique et poétique (comme la scène du brossage des longs cheveux), parfois convenue (notamment la scène du miroir pour indiquer la ressemblance), des liens conflictuels ou symbiotiques entre une mère et une fille... Des formes brèves. Des flashs... dont la scène dilue parfois l'effet par des transitions un peu longues qui brouillent les pistes...
Mais ceci reste mon opinion personnelle. La meilleure façon de s’en faire une bonne idée reste d’aller voir ce spectacle soi-même... et ça vaut le coup! Je ne dirai jamais assez l'importance d'un théâtre de recherche comme le CRI dans le paysage théâtral saguenéen!
D’emblée, le spectateur se retrouve devant une piste de cirque aux accents de nature morte – au sens littéral du terme! - avec des personnages étranges, entre le clown triste et la poupée mécanique…Une arène où la poussière s'accumule sur des souvenirs érodés et où l’effet spectaculaire se greffe à un quotidien tout centré sur la relation mère-fille. Un espace suranné et écrasant «Sur-naturé» dira la metteure en scène dans le programme.
Le potentiel événementiel (l'horizon d'attente du regardeur conjugué au devenir scénique de l'oeuvre) prend alors son envol...
Un monde éblouissant, excessif, se développe et frappe dès la première image (l'arrivée dans le véhicule bringueballant) et posent les jalons des images qui viendront. Une composition visuelle intéressante qui dénote d'une belle imagination de la metteure en scène.
Les comédiennes, vêtues d'éléments de costumes éclectiques, s’y fondent habilement et habitent ce lieu avec une chimie et une maîtrise corporelle qu'il fait bon voir. La rigueur et la précision du jeu mécanique de ces deux dames (il s'agit, bien sûr, de Marilyne Renaud et de Guylaine Rivard !) sont à saluer.
En quelques tableaux – dont on suit la succession par l’écriture de titres évocateurs dans le couvercle d’un coffre - la metteure en scène et le concepteur, Boran Richard, composent ensemble un monde théâtral prêt à porter un discours déjanté. Un monde corrosif. Un monde fort... et peut-être est-ce à partir d'ici que je me permets d'émettre quelques réserves toutes personnelles.
Car si l’ensemble esthétique se dévoile en toute cohérence et ingéniosité pour le juste plaisir du spectateur, le texte semble parfois, malheureusement, faire adéquation... subir un phagocytage formel qu'il peut difficilement esquiver. Comme s’il ne savait, par son écriture toute simple, atteindre la force plastique mise en place. Niveau de langage utilisé (le familier)? Diction et déclamation? Construction dramaturgique? Je ne sais guère... mais devant cette production, j'ai parfois eu l'impression que l’équilibre s'avérait parfois précaire dans le va-et-vient entre les mots de l'auteure et l’écriture scénique; que les enjeux d'un tableau à l'autre se perdaient dans la quête de l'émerveillement. Une question m'est passée par la tête à deux ou trois reprises: «Qu'est-ce qui se passe exactement?»
En même temps, je comprends (et, d'une certaine manière, j'accepte la convention...) la conception impressionniste de cette production: des moments fugitifs, éphémères... à juste titre, de petites histoires faisant une radiographie (que j'aurais, je l'avoue, souhaitée plus profonde!) parfois ludique et poétique (comme la scène du brossage des longs cheveux), parfois convenue (notamment la scène du miroir pour indiquer la ressemblance), des liens conflictuels ou symbiotiques entre une mère et une fille... Des formes brèves. Des flashs... dont la scène dilue parfois l'effet par des transitions un peu longues qui brouillent les pistes...
Mais ceci reste mon opinion personnelle. La meilleure façon de s’en faire une bonne idée reste d’aller voir ce spectacle soi-même... et ça vaut le coup! Je ne dirai jamais assez l'importance d'un théâtre de recherche comme le CRI dans le paysage théâtral saguenéen!
Encore jusqu’au dimanche 21 novembre 2010
Salle du Facteur Culturel (Jonquière)
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