Cette photographie a été prise sur le site de la compagnie... et s'il n'y a pas de crédits ici, c'est qu'il n'y en n'avait pas là!
J'avais manqué la première série de représentations du Clown Noir au masque de fer du Théâtre du Faux Coffre lors de sa création, en 2009 (alors que j'étais en pleine création intensive de mon côté). C'est donc, en quelque sorte, une nouvelle production que j'ai découverte il y a quelques jours... un Clown noir nouveau qui porte candidement la comparaison avec les productions antérieures (même si cette aventure, un peu comme Barabbas dans la Passion, trouve son centre ailleurs que sur le noir quintet).
Une production intéressante à trois niveaux...
D'abord une histoire échevelée qui situe, dans une époque de pacotille (et une esthétique propre à cette troupe), les mousquetaires, le Roi Soleil et les Clowns noirs (avec leur quête de célébrité et leur état de comédiens) afin de dénoncer la plus grande imposture du Classicisme: Molière. Une fracassante saga qui ébranle les colonnes du temps à grands coups de pieds et d'insolences!
Puis un texte de Martin Giguère. Solide. Amalgamant l'histoire anecdotique à la grande Histoire (sur un canevas digne d'Alexandre Dumas), il atteint un certain sommet dans le plaisir du mot, du verbe et de la tournure syntaxique efficace. Un texte bien ficelé. Drôle (très drôle même, par moment!). Avec une construction qui, bien que dans la même lignée et le même ton que l'ensemble de l'oeuvre giguérienne (avec ses récurrences et son style littéraire), surprend et démontre un art bien maîtrisé.
Enfin, des comédiens rompus à cette écriture, qui endossent tous ces personnages pour le plus grand bonheur du spectateur... de ceux qui s'inscrivent dans la durée (et qui, du coup, trouve une profondeur sans cesse renouvelée) comme les Clowns noirs aux personnages épisodiques qui amènent de l'éclat aux différentes scènes. Une grande performance de comédiens dans des numéros punchés (comme la présentation des mousquetaire ou - mon préféré! - celui des retrouvailles entre Grossomodo et un chaman en transe) qui fait une bonne contrepartie à la longueur des entre-scènes.
Bref, tout ce qu'il faut pour exciter, en moi, la jalousie de l'auteur, du metteur en scène, du producteur!
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