Le critique d'art par Honoré Daumier
De retour ce matin, à l'un de mes sujets de prédilection: la critique... ou plutôt, ce que j'espère d'une critique saine et efficace! Il y a, sur ce blogue, d'innombrables billets sur le sujet (qu'il est possible de lire en rafale en suivant ce lien), de la critique de la critique à la vision de différents auteurs, des coups de gueules aux grandes aspirations.
Bref, tout un tas de réflexions... qui, manifestement, auraient pu aussi être écrites au début du XXième siècle si je me fie à ce passage tiré de 350 ans de théâtre au Canada-Français par Jean Béraud et qui est le fait d'un journaliste exaspéré qui, en 1904!, remet en question la façon la critique de l'époque:
Prière de lire attentivement: attention! Une des causes qui ont paralysé la marche ascendante de l'art chez nous, ça été une critique la plupart du temps peu sérieuse et indifférente ou bien outrageusement complaisante. Artistes et amateurs, tous ont été gâtés et sont devenus tellement chatouilleux, que le moindre conseil, la moindre remarque, a pris les proportions d'un reproche grave, - disons le mot: d'un tombage en règle - et qu'on est venu faire des scènes épouvantables au malheureux journaliste qui avait pourtant choisi ses gants les plus blancs pour dire ce qu'il pensait. En certains cas on a même demandé sa tête a la direction du journal. Une réaction s'impose depuis longtemps, et nous allons y aller bravement, sans plus hésiter. La critique a droit de cité où qu'elle se trouve, pourvu qu'elle soit juste et sans parti pris; c'est elle qui fait les artistes et non les artistes qui la font. Qu'on s'en souvienne une fois pour toutes.
Dommage que Béraud ne donne ni le nom de cet auteur... ni son journal. Mais une chose est sûre: plus ça change, plus c'est pareil! Et ces récriminations valent toujours aujourd'hui, 110 ans plus tard!
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