Je ne m'en suis jamais caché: je ne suis pas un grand fan du réalisme au théâtre, de la recherche de l'émotion juste. La vérité à laquelle j'adhère, c'est celle du comédien en scène, du texte qu'il modèle selon des paramètres concrets (débit, force, effets), de son articulation dans l'espace, de l'image qu'il peut créer. La vérité de la convention, du faire exprès.
La vérité du théâtre, quoi...
C'est peut-être la raison pour laquelle je suis assez attiré par ce type d'extrait:
C'est aller à l'encontre de l'art dramatique, je crois, que de viser seulement, exclusivement à la vérité, à la reconstitution exacte d'un milieu, à l'étude naturelle d'un caractère, au développement logique de la vie, puisque tout est factice au théâtre, depuis le sol, plancher vulgaire, juisqu'au ciel, vagues frises. [Tout est factice, sauf, justement, le comédien, le texte, la scène.]
[...] Le théâtre étant de l'humanité artificielle [soit les univers montrés], je bâtis franchement ma pièce en pleine convention, je l'échafaude avec des accessoires nécessaires, et malgré cela - ou plutôt, grâce à cela - j'espère produire une impression de réalisme dans l'esprit du spectateur.
Bon... Oui, cet extrait (de la plume d'Auguste Linert, homme de lettres... et anarchiste français que je ne connais guère plus...) date de la fin du XIXième siècle et et date un peu en pourfendant le naturalisme qui s'était installé sur les scènes françaises... Mais le fond conventionnel m'intéresse tout de même beaucoup. Être non pas en quête de réalisme... mais en quête d'une réalité théâtrale cohérente.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous avez un commentaire à faire, ça peut se passer ici: