Le personnage en scène n'occupe pas nécessairement le même espace que son interprète. Si l'un est objectif (celui de l'interprète, avec ses proportions réelles), l'autre est nettement plus subjectif (celui du personnage, avec ses dimensions qui sont théâtralisées).
L'espace devient dès lors un élément dynamique.
Cette dynamique spatiale appartient à l'interprète. C'est à lui d'user de l'espace selon les besoins de la scène, du personnage... à lui de l'agrandir ou le rapetisser par sa gestuelle, par sa posture, par ses enjambées, par ses déplacements... voire même par sa voix.
Du même espace, l'interprète peut, par son jeu, amplifier le côté intimiste comme il peut décupler l'impression d'étendue... il peut faire exister un lointain, un horizon, un univers... comme il peut en jouer concrètement les caractéristiques physiques au point d'en faire un principe moteur (par exemple, imposant une démarche aux pas très rapprochés ou en donnant l'impression d'enfermement).
Du coup, la contrainte spatiale, au théâtre, influence nécessairement le développement du personnage, sa gestuelle, sa posture, ses déplacements... voire même sa voix.
Le travail ne sera pas le même selon ce que la scène est grande ou petite, selon ce que l'aire de jeu est vaste ou étroite. La compréhension (la conscience) et la maîtrise de l'espace deviennent une part essentielle du jeu de l'interprète, au même titre que le personnage, l'intention et le rythme.
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