Il y a, dans l'histoire du théâtre québécois, toute une tradition de non-respect du texte, de gommage des femmes sur la scène, de réécriture des textes pour éradiquer la tentation de la mixité!
Comme par exemple, quand le Séminaire monte La fille de Roland d'Henri de Bornier (1825-1901) en 1941...
La pièce raconte, en 4 actes (et en vers!), les amours de Berthe, ladite fille de Roland (celui de la Chanson de Roland!), avec Gérald, le fils du traître Ganelon. Un Roméo et Juliette à la française, quoi... Cette pièce a été créée en 1875 à la Comédie-Française avec, dans le rôle-titre, nulle autre que Sarah Bernhardt. C'est dire l'importance du rôle (si l'envie vous prend de lire la pièce, elle est ici) même s'il n'y a que ce seul personnage féminin comme en fait foi la distribution originale:
Au Séminaire, donc, pas de femmes... bien que la pièce ait comme pivot une fille... LA fille:
La pauvre Berthe devient donc Berthold... son frère qui la protège! Et le récit se transforme - selon le compte-rendu du court article - en une histoire d'amitié entre les deux garçons... Exit tout bonnement le personnage central et les feux de l'amour! Je serais très curieux de voir ce que donnait ce passage de l'acte II (si tant est qu'il fut gardé)...
Et il y a de très nombreux autres exemples du genre. Et dire que parfois, ces séances dramatiques étaient les seules façons de goûter les arts de la scène...
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