vendredi 6 mars 2020

Question d'espace

Je viens de mettre la main sur une série de revues des années 70, La grande réplique, qui traitait de théâtre sous toutes ses formes. De fortes intéressantes revues qui se présentaient ainsi: La Revue du Théâtre de la Grande Réplique vise deux buts. Faire d'une part, le point sur des problèmes essentiels en art dramatique en questionnant des traditions et en ouvrant des voies. Consigner d'autre part, des analyses, des recherches originales et des comptes-rendu de spectacles dans le but de fournir aux gens d'ici des matériaux pour alimenter de nouvelles passions.

En feuilletant l'une des revue, je tombe sur celle qui parle de scénographie (vol.1 no.3, 1978)... et qui y va d'une distinction des différentes approches:

LE DISPOSITIF SCÉNIQUE

Le dispositif scénique ou plateau architecturé, est une modulation de l'espace sans représentation de lieu aucun, qui a pour fonction première de favoriser les déplacements des comédiens, l'accent étant mis sur la mise en scène et le jeu de l'acteur.

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LE DÉCOR D'ÉLÉMENTS

Le décor d'éléments est un compromis entre le dispositif scénique ou scène architecturée et la reconstitution d'un lieu. Il est une solution possible à la multiplicité des décors et peut donc recouper le décor simultané. C'est un décor fractionné, morcelé, dans un lieu unifié ou non. Ses éléments peuvent être fixes ou mobiles, praticables ou non. 

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LE DÉCOR TRADITIONNEL

Sont regroupés ici un certains nombre de décors dont la caractéristiques commune est d'évoquer un lieu, avec plus ou moins de liberté par rapport au modèle. Une marge de jeu existe, avec des nuances infinies, depuis le naturalisme jusqu'à la suggestion la plus fantaisiste. Les époques et les mouvements artistiques y ont tour à tour inscrit leur style souvent en opposition les uns avec les autres. Nous regroupons les décors de ce type sous trois grands titres: le décor réaliste, le décor stylisé et le décor interprété.

LE DÉCOR RÉALISTE

Nous parlerons d'abord de ceux qui veulent décrire un lieu avec le maximum de vérité, ce que l'on nomme communément le réalisme. Le but est de donner au spectateur le plaisir de reconnaître un milieu de vie, qu'il peut vérifier dans ses souvenirs, comme dans les époques passées on vérifie d'après les documents des archéologues, d'où la recherche de l'objet vrai, du détail de vie.

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LE DÉCOR STYLISÉ

Contrairement au réalisme formel qui cherche à décrire un lieu avec le maximum d'exactitude dans les détails, la stylisation part d'un désir de simplifier les formes sans perdre pour autant leur caractère propre, sans non plus tendre à les exagérer. L'exagération mène à la caricature ou à l'expressionnisme, alors que la perte du caractère nous amènerait vers une interprétation de l'objet. La simplification formelle dite stylisation pourra s'exprimer par des méthodes appartenant respectivement à la peinture et à la sculpture.

LE DÉCOR INTERPRÉTÉ

Le réalisme au sens strict n'existe pas en art. Nous avons cependant qualifié de réalistes toutes les tentatives qui s'inspiraient de la réalité pour la rendre le plus fidèlement possible. Nous pouvons parler d'interprétation quand la réalité qui sert de point de départ est traitée librement. Dans ce cas, on ne veut pas faire croire au spectateur que le mur qu'il voit est un vrai mur. On veut le faire participer à une réaction définie au départ comme subjective. 

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