mardi 2 septembre 2008

Un pavé dans la mare

La Duse, par Repin, 1891

J'ai déjà parlé, dans un autre temps et un autre lieu, de la Duse... considérée comme l'une des plus grandes actrices de son temps et donc, rivale de Sarah Bernhardt, à qui elle voua cependant une admiration profonde. (Wikipédia) Elle a fasciné plusieurs générations de praticiens...
Immense talent, immense orgueil... et elle pratique son art dans une période charnière de l'histoire du théâtre: l'intense période de remise en question, de recherches, de naissance de la mise en scène, entre 1876 (son premier succès) et 1923.
Peut-être est-ce les conjonctures (ou conjectures?): l'illusionisme de l'époque (le culte de la vedette théâtrale contre lequel s'est acharné le naturalisme et autre mouvement en -isme); Henrich Von Kleist son manifeste Sur les marionnettes; Edward Gordon Craig et son concept de sur-marionnette; Meyerhold et la biomécanique... Toujours est-il que le rôle de l'acteur est repensé, restructuré, discuté.
Pourtant, de tout ce que j'ai trouvé sur le sujet, le point de vue le plus radical (si on y excepte Artaud) vient de cette dame magnifique: Pour sauver le théâtre il faut le détruire; il faut que tous les comédiens et toutes les comédiennes meurent de la peste... ce sont eux qui font obstacle à l'art.
Comme radicalisme, on ne peut guère faire mieux.

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