Après avoir complété mon année théorique à la maîtrise en arts, j'entreprends la seconde, celle de la recherche. Je me lance aussitôt dans une lecture intensive de nombreux livres, essais, biographies touchant le théâtre, particulièrement le formalisme... avec des incursions chez Meyerhold (bien sûr!), Taïrov, Oskar Schlemmer et le Bauhaus, Kantor, Barba, Jarry et son inutilité du théâtre au théâtre, Mesguish, Régy, Vakhantagov, Piscator, Brecht et j'en passe. Je passe en revue de nombreuses revues théâtrales: les Théâtre/Public, Alternatives théâtrales, Jeu, Annuaire théâtral, etc... consignant dans deux cahiers mes différentes notes, opinions, pensées... des cahiers qui, après coup, ressemblent beaucoup à ma façon de fonctionner sur ce blogue.
Un éparpillement intellectuel, un brouillard théorique qui ne cesse encore aujourd'hui de me nourrir!
Un éparpillement intellectuel, un brouillard théorique qui ne cesse encore aujourd'hui de me nourrir!
Incursion robervaloise
Ce début de recherche coïncide également avec un autre début: ma première expérience avec le Théâtre Mic Mac de Roberval. Il avait été conclu, en décembre de l'année précédente, que je serais le metteur en scène de leur prochaine production, Au bout du fil, un texte magnifique d'Évelyne de la Chenelière qui fait se condenser le temps pour onze personnages engoncés dans une activité-pêche aux limites simultanées et de l'enfance et de la vieillesse. La création se fait autour du principe choral, où chaque scène devient prétexte à une image scénique statique. Ce fut un spectacle déconcertant pour certains, tant pour les spectateurs que pour les acteurs et concepteurs. Un spectacle où le corps devenait sculpture, où les mots n'étaient que musique fredonnée avec le regard vide, fixe, comme si le public était miroir. Après tout ce temps, cela reste mon spectacle le plus marquant... Pour la première fois (et peut-être pour la seule fois!) la forme appuyait réellement le contenu... Par ailleurs, ce spectacle sera acheté, en septembre, par Ville d'Alma pour le présenter dans le cadre des Journées de la Culture...
Retour au Théâtre 100 Masques
Après avoir essayé d'aggrandir le cercle de la direction (en y intégrant Sara Moisan, Pierre Tremblay, Moïra Sheffer-Pineault et Jessyka Maltais-Jean) et après avoir fait, avec un immense succès, La serva amorosa de Goldoni sous la direction d'Éric Chalifour, le Théâtre 100 Masques voit la plupart de ses administrateurs quitter le navire (encore une fois!) et c'est ainsi que je reviens à nouveau au sein de l'équipe composée de Sophie Larouche et de Madame Maltais-Jean. C'est cette année-là que la compagnie reçoit une subvention du RAJ de 35 000$ pour l'embauche d'une ressource qui aidera (!) à développer l'organisme... Bien que tout n'aille pas pour le mieux, la santé du TCM est encore viable... Nous réussissons à obtenir de l'argent de la Fondation TIMI pour faire une formation sur l'improvisation... formation offerte par Monsieur Réal Bossé de la L.N.I. Quelques heurts, sans plus... et un projet de cabaret-cirque érotique...
Début de rédaction... à la recherche d'un néo-maniérisme meyerholdien
Nous revoici donc à l'automne... et au début de la rédaction de mon mémoire... de mon essai qui concluera mes études à la maîtrise en art. Cet essai prend la forme d'un précis de mise en scène portant sur ma création en cours (avec Isabelle Boivin et Marc-André Perrier) d'Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée d'Alfred de Musset (après avoir cherché pendant quelques semaines une pièce en un acte...).
En cours de rédation, il convenait de tenter de définir mon style, mon esthétique, ma vision du théâtre... de ramasser le tout sous une appelation théorico-savante. Après avoir opté pour le néo-trad, je me suis vu guider, à partir de mes penchants pour Meyerhold et ses écrits, vers un terme plus conséquent (bien que demandant de nomreux éclaircissements!): le néo-maniérisme meyerholdien qui reviendrait, en quelques sortes, à concevoir le texte comme matériel émetteur de théâtralité, le corps comme exécuteur et la scène comme diffuseur de celle ci...
Tout en poursuivant cette période intense d'écriture, je m'appliquai, en décembre, à présenter une première version de mon spectacle aux étudiants du BIA pour tester le tout, recevoir des commentaires, vérifier les options esthétiques: le jeu mécanique, le chorégraphisme, le texte comme partition, etc.
Puis vint les Fêtes.
Cette année là, La Rubrique présenta Jacynthe Rioux, 609 Saint Gabriel et Pierre Marie et le démon et le CRI, Le Roi se meurt.
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