Ludmilla et Georges Pitoëff dans La Mouette de Tchekhov, en 1939
Photographie: Roger Viollet/Getty Images
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Ah, les coïncidences... Voici donc, reliquat de mes lectures d'hier, un petit extrait (p.31) des écrits de Pitoëff publié sous le titre de Notre Théâtre en 1949 qui répond, ou qui s'articule, en quelques sortes, en complémentarité avec ce que j'écrivais dans le billet précédent et dans plusieurs billets antérieurs autour du problème du public...
Je crois que le remède [note de moi-même: aux difficultés du théâtre... à peu près les mêmes depuis toujours!] est plus près. Il est dans le théâtre même, mais de l'autre côté de la rampe. Jusqu'à présent, le public venait à nous, grandissait avec nous. D'une petite poignée d'amateurs et de précurseurs, il est devenu ce qu'on appelle le public intellectuel. Ensuite, il a eu tendance à s'additionner le public bourgeois. Nous avons avec nous une partie de la jeunesse, mais il nous faut toute la jeunesse, nous sommes en quête de tout public jeune qui ne nous connaît pas encore, qui ignore le théâtre, et à ce moment même où nous cherchons ce nouveau public, la société cherche à donner le théâtre au public populaire qui, jusqu'à présent, était loin du théâtre. Si l'on trouve le lien entre ce public et nous, le remède est trouvé naturellement. Et il faut trouver ce lien, car, si ce public neuf a besoin du théâtre, il faut lui donner le meilleur. Il ne faut pas le laisser parcourir le chemin du mauvais théâtre pour arriver jusqu'à nous. Moi qui connus tous les publics, je suis sûr que si ce public vient à nous, il restera avec nous. Mais comment l'atteindre, comment lui faire dire que nous ne sommes pas seulement faits pour l'élite intellectuelle, mais pour tous les coeurs enthousiastes et purs?
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