Quels événements nous sont réservés cette semaine? En fait, à ma connaissance, il y en a qu'un seul:
Vicky Côté dans Rage
magnifique photographie de Jean-François Caron (Voir.ca)
magnifique photographie de Jean-François Caron (Voir.ca)
Dernière semaine de représentations de Rage, la nouvelle création de Vicky Côté en collaboration avec le Théâtre À bout portant. Voici, en lien, le compte-rendu de Jean-François Caron, Frappé de Rage, et vous trouverez plus bas l'article de Daniel Côté paru dans Le Quotidien du (?):
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VICKY CÔTÉ PRÉSENTE LA DÉTRESSE, SANS LES MOTS
CHICOUTIMI - Une femme presque nue, debout, semble toiser les spectateurs rassemblés à la Salle Murdock du Centre des arts et de la culture de Chicoutimi. Son apparente vulnérabilité est intimidante, surtout lorsqu'elle se met à bouger de façon incohérente, comme si ses jambes avaient perdu tout tonus. Elle tombe, se tord, se relève et s'écroule de nouveau à la manière d'une poupée démantibulée.
Ainsi commence et finit la pièce Rage que propose la Saguenéenne Vicky Côté jusqu'au 24 mai (les représentations ont lieu à 20h, du jeudi au samedi, ainsi que le dimanche à 14h). Au fil des deux séquences évoqués ici, on sent une proximité avec l'univers de la danse, mais il s'agit bien de théâtre, comme en fait foi l'histoire qui forme la trame de cette création.
Femme de peu de mots - ce texte en contient davantage que toute la pièce -, l'auteure et comédienne parvient tout de même à exprimer la détresse du personnage qu'elle incarne. Sa solitude lui pèse, à l'évidence, mais à chaque fois qu'un rapprochement se dessine avec un homme, ça tourne à l'eau de vaisselle. L'incrédulité, la déception puis la rage évoquée dans le titre entraîne le vrai-faux couple dans une spirale quasi meurtrière.
Ces excès d'affection et de violence décollent d'un désir de conformité poussé à l'obsession, croit-on deviner. C'est ce qui amène aussi le personnage à transformer son corps, à éliminer des défauts souvent imaginaires en momifiant ses bras, ses jambes, sa taille et son menton à l'aide d'un ruban adhésif. Il ne les enlève que pour mieux céder à d'autres pulsions mal contrôlées.
Une réflexion exigeante
La réflexion engagée par Vicky Côté est exigeante pour le spectateur. Une fois son malaise surmonté, il doit décoder les gestes de la comédienne qui, heureusement, se moule avec naturel aux moindres changements d'humeur de son personnage. L'utilisation habile de quelques accessoires, tous en plastique transparent, aide également le public à comprendre à quoi rime ce monologue agité.
Plus elle accumule les déceptions, par exemple, et plus la jeune femme prend du volume en raison des vêtements qu'elle ajoute comme autant de pelures d'oignon. Elle devient fébrile, paranoïaque, au bord de la camisole de force. La différence est que pour une fois, c'est une femme qui lève le poing, battant sauvagement ses compagnons faits de matériaux synthétique.
Ce n'est pas comme à la lutte, cependant, quand les bons donnent une volée aux méchants. On ne tire aucun plaisir de ces démonstrations de force qui ne tiennent pas de la catharsis. «Rage, c'est chercher trop, trop loin. C'est vouloir trop, trop fort», écrit Vicky Côté dans le programme. Ce n'est pas le moindre de ses mérites que de l'avoir démontré avec autant d'éloquence.
Ainsi commence et finit la pièce Rage que propose la Saguenéenne Vicky Côté jusqu'au 24 mai (les représentations ont lieu à 20h, du jeudi au samedi, ainsi que le dimanche à 14h). Au fil des deux séquences évoqués ici, on sent une proximité avec l'univers de la danse, mais il s'agit bien de théâtre, comme en fait foi l'histoire qui forme la trame de cette création.
Femme de peu de mots - ce texte en contient davantage que toute la pièce -, l'auteure et comédienne parvient tout de même à exprimer la détresse du personnage qu'elle incarne. Sa solitude lui pèse, à l'évidence, mais à chaque fois qu'un rapprochement se dessine avec un homme, ça tourne à l'eau de vaisselle. L'incrédulité, la déception puis la rage évoquée dans le titre entraîne le vrai-faux couple dans une spirale quasi meurtrière.
Ces excès d'affection et de violence décollent d'un désir de conformité poussé à l'obsession, croit-on deviner. C'est ce qui amène aussi le personnage à transformer son corps, à éliminer des défauts souvent imaginaires en momifiant ses bras, ses jambes, sa taille et son menton à l'aide d'un ruban adhésif. Il ne les enlève que pour mieux céder à d'autres pulsions mal contrôlées.
Une réflexion exigeante
La réflexion engagée par Vicky Côté est exigeante pour le spectateur. Une fois son malaise surmonté, il doit décoder les gestes de la comédienne qui, heureusement, se moule avec naturel aux moindres changements d'humeur de son personnage. L'utilisation habile de quelques accessoires, tous en plastique transparent, aide également le public à comprendre à quoi rime ce monologue agité.
Plus elle accumule les déceptions, par exemple, et plus la jeune femme prend du volume en raison des vêtements qu'elle ajoute comme autant de pelures d'oignon. Elle devient fébrile, paranoïaque, au bord de la camisole de force. La différence est que pour une fois, c'est une femme qui lève le poing, battant sauvagement ses compagnons faits de matériaux synthétique.
Ce n'est pas comme à la lutte, cependant, quand les bons donnent une volée aux méchants. On ne tire aucun plaisir de ces démonstrations de force qui ne tiennent pas de la catharsis. «Rage, c'est chercher trop, trop loin. C'est vouloir trop, trop fort», écrit Vicky Côté dans le programme. Ce n'est pas le moindre de ses mérites que de l'avoir démontré avec autant d'éloquence.
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