Je sors à l'instant même (bon.. c'était hier...) du projet de fin d'études théâtrales de Carolyne Gauthier mis en scène par Erika Brisson, La douzième bataille d'Isonzo du catastrophique Howard Barker.
La quatrième de couverture de cette pièce - publiée aux Éditions Théâtrales - la résume ainsi: Tenna, une jeune fille de dix-sept ans et Isonzo, un très vieil homme au bord du tombeau, viennent de se marier. Leur union, renforcée par leur cécité supposée est mise en jeu dans un dialogue saccadé, plein de poésie brutale et d’érotisme. Les deux époux attisent l'atmosphère torride de cette Douzième Bataille d’Isonzo, quête d’amour absolu entre premier baiser et baiser de la mort.
Un Barker dense et poétique...
Le parti pris des deux créatrices place cette production dans un lieu vidé de tout référent... de même que de la présence masculine dont il ne reste que la voix grave et précise de Richard Desgagné qu'accompagnent trois projections d'infographies. Un lieu blanc cerné par des immenses panneaux de tissus agités au centre duquel flotte un cerceau servant d'appui à la comédienne elle-même blanchie. Une disparition dans l'espace? Peut-être. Tout au moins une présence fantômatique.
Bien qu'à la longue ce spectacle devient quelque peu languissant (l'abstraction recherchée devenant un peu lourde pour un tel monologue qui aligne, par ailleurs, les images dans une langue crue et percutante), la comédienne fait preuve d'assurance et d'un engagement à saluer. La mise en scène, assez simple (si je ne m'abuse, il s'agit là de la première véritable mise en scène de Mademoiseille Brisson... et on y reconnaît ses préoccupations artistiques...), axée prcincipalement sur la voix et le corps, ne lui fait pourtant pas de cadeau. Aucun appui extérieur (outre la bande sonore) ne peut la soutenir ou dynamiser son jeu. Elle ne peut compter que sur elle. Un petit morceau de bravoure pour une jeune comédienne...
Bien sûr, peut-être quelques éléments pourraient être revus, resserrés, ajustés: le ton, le rythme, le déploiement dans l'espace... mais il s'agit là, à mon sens, d'un travail dénotant une grande rigueur et de véritables choix esthétiques. La seule réserve que j'oserais réellement émettre questionnerait la contextualisation (et je reviens, en quelques sortes, à l'abstraction de tout à l'heure): quel est le contexte d'énonciation? qu'est-ce qui se passe exactement sur cette scène? et enfin, que veut-on nous dire?
Un projet à voir pour en discuter!
La quatrième de couverture de cette pièce - publiée aux Éditions Théâtrales - la résume ainsi: Tenna, une jeune fille de dix-sept ans et Isonzo, un très vieil homme au bord du tombeau, viennent de se marier. Leur union, renforcée par leur cécité supposée est mise en jeu dans un dialogue saccadé, plein de poésie brutale et d’érotisme. Les deux époux attisent l'atmosphère torride de cette Douzième Bataille d’Isonzo, quête d’amour absolu entre premier baiser et baiser de la mort.
Un Barker dense et poétique...
Le parti pris des deux créatrices place cette production dans un lieu vidé de tout référent... de même que de la présence masculine dont il ne reste que la voix grave et précise de Richard Desgagné qu'accompagnent trois projections d'infographies. Un lieu blanc cerné par des immenses panneaux de tissus agités au centre duquel flotte un cerceau servant d'appui à la comédienne elle-même blanchie. Une disparition dans l'espace? Peut-être. Tout au moins une présence fantômatique.
Bien qu'à la longue ce spectacle devient quelque peu languissant (l'abstraction recherchée devenant un peu lourde pour un tel monologue qui aligne, par ailleurs, les images dans une langue crue et percutante), la comédienne fait preuve d'assurance et d'un engagement à saluer. La mise en scène, assez simple (si je ne m'abuse, il s'agit là de la première véritable mise en scène de Mademoiseille Brisson... et on y reconnaît ses préoccupations artistiques...), axée prcincipalement sur la voix et le corps, ne lui fait pourtant pas de cadeau. Aucun appui extérieur (outre la bande sonore) ne peut la soutenir ou dynamiser son jeu. Elle ne peut compter que sur elle. Un petit morceau de bravoure pour une jeune comédienne...
Bien sûr, peut-être quelques éléments pourraient être revus, resserrés, ajustés: le ton, le rythme, le déploiement dans l'espace... mais il s'agit là, à mon sens, d'un travail dénotant une grande rigueur et de véritables choix esthétiques. La seule réserve que j'oserais réellement émettre questionnerait la contextualisation (et je reviens, en quelques sortes, à l'abstraction de tout à l'heure): quel est le contexte d'énonciation? qu'est-ce qui se passe exactement sur cette scène? et enfin, que veut-on nous dire?
Un projet à voir pour en discuter!
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