Tiens... pour bien fermer cette journée de lectures kantoriennes, voici un nouveau fragment de pensée de ce grand metteur en scène, toujours pertinent... et qui sait (enfin... savait, puisqu'il est mort il y a tout de même vingt-et-un ans...) encore faire réfléchir.
La perception [de l'oeuvre] est une conséquence tout à fait rationnelle. Je crois que l'on ne peut pas concevoir le théâtre spécialement pour le spectateur. Je crois que l'on doit faire le théâtre, et que le spectateur est quelque chose de tout simplement naturel. Le créateur doit s'engager personnellement à fond, le spectateur aussi. Si, lorsqu'on travaille au théâtre, on pense d'abord: «Il y a le texte: qu'est-ce que je ferai avec le texte pour informer le spectateur?», on commet une erreur grossière: immédiatement commencent toutes ces opérations qui relèvent pour moi du travail académique: «l'application», la «reproduction du texte», l'«interprétation». Je crois que la communication, car il s'agit de communication, notamment entre texte et spectateur, est une conséquence absolue de l'oeuvre d'art. On ne peut créer une oeuvre d'art qui soit absolument isolée. L'oeuvre d'art possède en soi une force d'expansion de l'oeuvre, c'est le moyen pour elle de s'assurer la conquête d'un public qui ne vient ni pour consommer, ni pour se délecter, mais, dans une certaine mesure, et sous une certaine forme, pour «participer».
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