J'aime bien ces passages (pp.198-200) tirés de l'[auto]biographie d'André Brassard - tout simplement titrée Brassard - écrite par Guillaume Corbeil (mais à la première personne...) où l'incontournable metteur en scène québécois décrit sa vision du théâtre... et plus spécialement, des relations entre ses artisans. Une vision simple qui ne se dément pas... et qui conforte les choix que je peux faire.
Le théâtre exige une grande générosité sur le plan émotif, un état d'impudeur presque total. De la part du metteur en scène et des acteurs. Travailler sur un texte, on fait ça à âme ouverte [...]. Avec pour résultat des rencontres souvent exceptionnelles et même de très grandes amitiés. [...]
Je dois dire qu'un des grands privilèges d'être metteur en scène, c'est de pouvoir choisir avec qui on travaille. On s'entoure des gens qu'on aime, et nos affinités sont souvent bien plus importantes que leurs aptitudes techniques ou leur spécialisation professionnelle. Bien sûr on veut qu'au final le spectacle soit bon. Mais pour ça, il ne suffit pas de réunir tous les plus grands spécialistes de chaque domaine: le meilleur acteur pour jouer tel type de personnage, le meilleur scénographe, le meilleur éclairagiste, le meilleur costumier... Monter un spectacle, ce n'est pas du côté technique que ça se passe. Pendant plusieurs semaines, on va littéralement vivre avec certains individus. Ce qui se passe entre les êtres [...], ce sera toujours plus important que le reste.
Je trouve que c'est là une belle leçon. Et on revient à l'idée de la prédominance du plaisir dans ce métier: plaisir collectif, plaisir du texte, plaisir de la scène. Les irritants n'ont pas leur place.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous avez un commentaire à faire, ça peut se passer ici: