Ceci est une critique. J'entends par là qu'il va s'agir d'examiner rationnellement les raisons que [...] le théâtre [...] s'est données d'exister.
Cependant, de la démarche critique, je retiendrai essentiellement le
principe d'un «moment critique», d'un «moment décisif» où les choses
basculent en s'aggravant. Ou, pour en revenir à l'étymologie grecque de
critique et à l'acception judiciaire de krinô, je privilégierai
l'idée de «distinguer», de «passer au crible» - qui s'accomplit dans le
témoignage et la confrontation - aux dépens de «trancher», de «rendre un
jugement». La critique pratiquée dans cet ouvrage suspend le jugement
et maintien l'état de crise. Fondée sur l'examen, sur l'observation, sur
l'analyse toujours repris de son objet, sur la constitution d'une
certaine symptomatologie, cette critique particulière pourrait aussi
bien être appelée, au sens deleuzien, une «clinique».
Ces mots sont de Jean-Pierre Sarrazac, en introduction (ils commencent à la huitième ligne de l'ouvrage!) de son Critique du théâtre - De l'utopie au désenchantement... que je lirai bientôt.
Dans ces quelques lignes, il y a, quand on lit plus loin que le côté «préface d'une œuvre précise», une véritable définition de la critique, du critique. Une définition qui donne envie et qui renvoie le cruel manque de celle-ci, de celui-ci, dans le milieu théâtral saguenéen.
Des exigences normales pour un milieu normal.
Des exigences normales pour un milieu normal.
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