Depuis des siècles, le théâtre s'est de plus en plus enfermé dans des salles. Quittant le grand air, il s'est créé pour y loger ses fêtes un espace aseptisé, incolore, insonore et sans saveur. Ah! le gris ou le noir des salles de spectacle! l'absence de fenêtres! la chasse aux bruits extérieurs! Tout ce contexte de préservation de l'objet théâtral dans sa pureté absolue a contribué à sa dignité rituelle, à son ennui et parfois à sa mort. Cela me rappelle la parabole des gens qui, pour fuir la peste, calfeutrent hermétiquement les portes et les fenêtres de leur habitation... et meurent asphyxiés. Quelle peste fuyons-nous?
Cette image de la salle de spectacle est du grand Jean-Pierre Ronfard, dans «Le Démon et le cuisinier» paru dans le vingt-cinquième numéro de Jeu, en 1982.
Intéressant que ce questionnement... Le théâtre, en se donnant des codes, s'est-il vraiment lui-même condamné?
Intéressante question. On remarquera également qu'au Québec, la lente désertion des salles commence avec la professionnalisation à tout crin de la partaique. Né dans les années soixante et soixante dix par la volonté de milliers d'amateurs pratiquant au quatre coin du Québec, le théâtre contemporain québécois s'est refermé sur lui-même professionnellement et géographiquement... refusant tout ce qui provient "de l'extérieur" de son modèle, à commencer par les amateurs... c'est à l'image de cette salle décrite par Ronfard
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