Le dialogue de théâtre est une «matière» dans le sens que les peintres modernes donnent à ce mot. Une pâte qui ne sert pas à définir un problème mais qui doit lever pour sertir la nature et les contours des êtres plongés dans une action. Le conflit d'idées rend abstrait le personnage, le déroulement de l'action et la «matière» du dialogue l'enracinent solidement.
Ce sont là les mots de Roger Planchon (1931-2009), grand metteur en scène français de la seconde moitié du XXième siècle, tirés du bouquin Planchon d'Emile Copferman, publié en 1969 aux éditions L'Âge D'Homme.
J'aime bien - et suis assez fervent partisan - de cette conception du texte de théâtre. Cette matière est quelque chose de concrète: un rythme, un débit, un volume, une pause, une respiration, une accélération ou une décélération.
Et je vais même plus loin. C'est de cette concrétude - de cette matière dynamique textuelle - que se construit l'intention du personnage. Le texte - tout texte - étant matière est donc une forme. Une musique.
J'aime bien cette idée du texte matière
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