mardi 18 décembre 2012

De l'importance du rythme sur la scène...



Au théâtre, le temps est très précieux. Si une scène qui, dans l'idée de l'auteur, doit être très rapide, dure plus longtemps qu'elle ne devrait, elle pèse comme un fardeau sur la scène suivante qui pour l'auteur est capitale. Et le spectateur dont le regard s'est attardé sur ce qu'il devrait oublier au plus vite est fatigué quand vient la scène importante. Le metteur en scène l'a excessivement encadrée.
Vsevolod Meyerhold

Cette idée du temps scénique/dramatique est peut-être la pierre angulaire de toute la pratique meyerholdienne. L'essence du théâtre se trouve ainsi recentrée... passant de l'interprétation au rythme. 

Ce rythme qui est si facilement identifiable du côté du spectateur et si difficile à ressentir du côté du comédien...

Dans l'extrait ci-haut, il n'est question que de durée... mais cette préoccupation se retrouve partout: dans le ton, le débit, le volume de la voix; dans le geste et le mouvement; dans l'atmosphère qui englobe tout. Ce qui mène nécessairement vers un théâtre somme toute assez chorégraphique régi par le tic tac d'une horloge!

vendredi 14 décembre 2012

«Quand grincent les anges dans nos campagnes»... [Carnet de mise en scène]

Montage-collage des visages des comédiens à partir de l'affiche originale, par Patrick Simard

La première de ce soir se fera décidément sous un épais tapis de neige... pour un véritable Noël blanc... du moins, à l'extérieur, parce que dans la salle, l'humour sera plutôt au noir et le rire au jaune!

La mouture 2012 du spectacle de Noël est prête, désormais, à affronter le public... dans toute sa fragilité et malgré tous les principaux écueils qui risquent de survenir (écueils inhérents à ce type de représentation):

  • affaissement du rythme au fil des numéros;
  • hésitation dans le texte (texte qui n'existe pas sinon un canevas somme toute assez détaillé) et dans l'enchaînement de celui-ci;
  • peur de ne pas être compris qui se transforme en sur-explication et sur-démonstration;
  • renfermement sur la scène (refuge derrière un quatrième mur) alors que ce genre demande une recherche constante de la complicité du public;
  • manque de contrôle de l'interprète (sur le punch, sur les rires, sur l'énergie déployée, sur les rattrapages à faire en cours de jeu).

Je considère encore, après six ans, que ces spectacles de Noël sont de bons exercices pour les comédiens... que ce soit au niveau du chant, de la création de texte en répétition, de la chorégraphie, de la prise en charge d'une mise en scène qui, bien qu'elle leur donne quelques repères, n'en demeure pas moins trouée de partout!

Il est possible de réserver en tout temps... soit par téléphone (au 418-698-3895), soit par courriel (à les100masques@hotmail.com), soit par Facebook (en suivant ce lien).

mercredi 12 décembre 2012

Kleist et le centre de gravité du mouvement


Voici un petit ouvrage fort intéressant, écrit au tout début du XIXième siècle qui verrait le théâtre subir, coup sur coup, de multiples révolutions esthétiques de même que l'apparition d'un nouvel actant qui prendrait par la suite une importance parfois démesurée: le metteur en scène. 

Ce petit livre (d'à peine 20 pages dans cette même édition) a, à son époque, marqué la pratique et les esprits par les idées qu'il véhiculait. En quelques lignes, Kleist défini, par la relation d'une discussion entre l'auteur et un ami, une vision théâtrale  forte (notamment sur le jeu) à partir de la marionnette. 

Ainsi décrit-on le sujet de cet essai dans la postface écrite par Jérôme Vérain: Le protagoniste principal du dialogue, un danseur d'opéra, soutient que les pantins articulés surpassent l'être humain en ce qu'ils sont exempts d'Affectation, ce mal qui apparaît dès que l'âme, faussée, «se trouve en tout point autre que le centre de gravité du mouvement». C'est la conscience qui est responsable de ce divorce avec l'état de nature: la grâce est devant nous ou derrière nous, elle n'appartient qu'à la matière ou aux dieux, et l'humanité est condamnée aux tortures et aux gesticulations inutiles de l'entre-deux.

Concrètement, ce sont des idées comme celle-ci qui y sont édictées: 

Chaque mouvement avait son centre de gravité; il suffisait de le diriger, de l'intérieur de la figure; les membres, qui n'étaient que des pendules, suivaient d'eux-mêmes, sans autre intervention, de manière mécanique. (p.10) 

Un peu plus et le thème de la sur-marionnette de Craig apparaîtrait!... et quelque mots encore et peut-être Meyerhold serait-il lui aussi en phase avec ce penseur! Il y a tout un pan de cet écrit qui consiste à développer l'idée du centre de gravité du mouvement... Intéressant...


jeudi 6 décembre 2012

«Orphée aux enfers»... [Carnet de mise en scène]


Les répétitions avec le chœur ont débuté il y a deux semaines... bien que celui-ci répète, dans les faits, depuis la fin du mois de septembre (sous la direction de Josée Ouellet).

Un chœur fort présent dans deux des quatre tableaux de cette opérette. Un chœur (pris dans sa qualité de masse uniforme) aux trois fonctions essentielles dans cette production: interprétative pour le jeu et les mouvements, scénographique pour les poses et la mise en espace, technique pour les changements de décors...Un chœur fébrile avec de grands airs dynamiques et soutenus pour créer une présence éminemment théâtrale que je compte utiliser à fond.

Lors des prochaines rencontres, nous en serons à nous frotter aux morceaux les plus connus comme le final de la première partie (le fameux Gloire à Jupiter) et à l'hyper-classique Galop Infernal dont il est question dans le vidéo qui illustre ce billet...

Il y a, dans ce travail, quelque chose d'exaltant: autant de monde (même s'ils ne sont pas plus qu'une vingtaine) dans une même salle à chanter fort et bien, dans le plaisir et une certaine folie...  

Par ailleurs, la production des décors de Christian Roberge est aussi en chantier et avance beaucoup plus vite que prévu! Les choses se placent rapidement et dès la prochaine répétition, nous aurons les bons éléments à déplacer!

mardi 4 décembre 2012

De l'origine de la performance dans le théâtre...

Il est toujours un peu difficile de faire les rapprochements et/ou les recoupements entre le théâtre et la performance, tant l'un(e) semble rejeter l'autre avec force. Pourtant chacune de ses formes se (re-)(dé-)compose dans l'autre. 

La performance dans le théâtre? Pourquoi pas... et si la préséance revenait d'abord à la première?

Aristote revient sans cesse sur le fait que le théâtre imite des personnages en action. Or, dans «représentation», il y a «présence», et «présent»: l'acteur prête son être à un personnage, il en actualise l'existence, c'est-à-dire qu'il en fait une réalité concrète, contemporaine du vécu des spectateurs. Face aux spectateurs qui regardent, les acteurs se donnent en spectacle. Cette notion permet à la critique moderne de parler à propos du théâtre de «performance» («manifestation d'une action corporelle dans un lieu spécifique conçu pour être observé»). La performance suppose qu'il y ait une action présentée en direct, soumise au regard immédiat des spectateurs eux-mêmes physiquement présents. En ce sens, le théâtre n'est qu'un aspect particulier d'un grand nombre d'autres activités liées elles aussi à la performance (sport, religion, politique, etc.). Cependant, le théâtre s'en distingue du fait que l'espace scénique se transforme en un espace symbolique auquel chacun se met à croire, tandis que les corps réels des acteurs se mettent à assumer des rôles distincts de leur véritable identité.

Ces notes et distinctions sont tirées d'un article fort intéressant, Apprécier le théâtre contemporain - texte et mise en scène, écrit par Mireille Habert (qu'on peut lire en entier ici).

lundi 3 décembre 2012

«Quand grincent les anges dans nos campagnes»... [Carnet de production]


C'est dans quelques jours que débuteront les représentations de cet ultime spectacle de Noël... une tradition dont l'origine remonte déjà à 2007! Un dernier tour de piste dans cet univers des Fêtes... avant que de ne sombrer (si ce n'est déjà fait!) dans la recette... quoique c'est justement le but avoué de ce type de projet! Et de là tout le plaisir de ressasser, année après année, les mêmes boules et les mêmes grelots! 

Un retour de nos meilleures chansons traditionnelles dans de nouveaux contextes! Après la pièce et le spectacle à numéro, voici donc le tour de chant... grinçant et toujours aussi caustique... entonné par les plus belles agréables théâtrales voix du Saguenay! Un genre de Décembre trash. 

Mais auparavant doivent se tenir les répétitions. Douze chansons seront (ré-)interprétées... pour le plus grand plaisir des spectateurs! Douze entrescènes seront créées... plus tordues les unes que les autres... enfin, tel est le mandat de la mise en scène! Encore une fois, la création se fera sur le terrain... par l'élaboration de canevas et de répliques assassines! 

Peut-être le spectateur saignera-t-il des oreilles... mais pour se défouler un peu du temps des Fêtes qui menace, il n'y a qu'une solution: nous! 

vendredi 30 novembre 2012

Quand il n'y a plus que la décoration qui compte...

Caricature de Gustave Planche, par Benjamin

Dans la catégorie «voici ce qu'on retient du théâtre» (qui vaut autant pour le public que pour les critiques et chroniqueurs culturels) - une catégorie fétiche de ce blogue, il va sans dire! - il est possible de trouver, dans un passé quand même bien assumé!, des échos de nos récriminations actuelles. 

La preuve a maintes fois été démontrée... et le sera de nouveau ce matin, avec ce petit extrait écrit par Gustave Planche (sa biographie wikipédienne étant en lien ici même), un autre de ces sévères critiques français, le 1er décembre 1834 (pour la Revue des Deux Mondes):

La salle entière a les yeux tournés sur la décoration. Chacun donne son avis sur l'exactitude archéologique d'une chambre sculptée ou d'une porte damassée, puis, quand les yeux sont las de parcourir les panneaux et les meubles de l'appartement, l'aristocratie des loges consent à s'occuper des acteurs, mais ce n'est pas encore à l'homme que s'adresse l'attention, c'est au costume seulement. Que dire des acteurs? Juger l'habileté, le bonheur ou la puissance de leurs études? Mais comment? Il faudrait avoir entendu le rôle entier pour estimer la difficulté de l'entreprise. Il ne reste plus aux beaux esprits de la salle qu'un seul parti auquel ils se résignent. Ils parlent de l'acteur comme d'un cheval de course; le timbre et le volume de la voix, le frémissement des membres, la pâleur du visage, l'ardeur fébrile de la prunelle, la décomposition des traits fournissent à leur dédain babillard l'occasion d'un triomphe éclatant. Le rideau tombe, la pièce est jouée, la foule se disperse, oublie avant de s'endormir ce qu'elle a vu et se réveille le lendemain en demandant un nouveau spectacle.

La situation a-t-elle tant évolué depuis ces quelque cent soixante-dix-huit ans? Y a-t-il eu amélioration ou, au contraire, la chose s'est-elle détériorée? Difficile à dire...

jeudi 22 novembre 2012

«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


Depuis les dernières semaines, les choses se sont bousculées dans la Salle du Facteur-Culturel. Le rythme s'est accéléré et les heures se sont envolées sans que nous ne les ayons vues passer...

Entre les dernières répétitions et les premiers enchaînements, entre l'entrée du son et de l'éclairage, entre les décors et les costumes, l'énergie s'est déployées comme elle a pu.

Et voilà. Ça y est. Ce soir sera la première de cette production...


dimanche 4 novembre 2012

Dans la fournaise de Babylone

Mosaïque datant du IXe siècle représentant saint Jean Chrysostome

Les charmants Pères de l'Église ont toujours eu - et c'est là tout mon plaisir! - une profonde aversion pour la chose théâtrale. Les épithètes, les métaphores, les comparaisons ne sont jamais assez fortes pour décrier ce mal... À un point tel que saint Jean Chrysostome (lien vers la page Wikipédia), à la fin du IVe siècle, en parlait en ces termes joliment forgés: l'école de la volupté, le collège de l'incontinence, le siège de pestilence... mais mon expression préférée demeure la fournaise de Babylone

De cet homme, d'ailleurs, coule une intarissable source de fiel et de haine pour le théâtre qu'il est toujours intéressant de lire:

Les Théâtres sont l'école de la débauche, de l'incontinence, la chaire de pestilence: vous y voyez des femmes débauchées représenter, prononcer des blasphèmes. Avec quels yeux regarderez-vous au sortir du Théâtre votre femme, vos enfants, vos domestiques? Quel mal, dites-vous, y a-t-il d'aller à la Comédie? Cela mérite-t-il de séparer une personne de la Communion? Et moi, je vous demande s'il peut y avoir un crime plus grand que de s'approcher de la sainte Table après s'être souillé d'un adultère? Oui, c'est une espèce d'adultère d'aller à la Comédie. Et si vous ne voulez pas m'en croire, écoutez les paroles de celui qui doit juger de notre vie. Jésus-Christ nous dit que celui qui voit une femme d'un œil de convoitise, commet un adultère: que doit-on dire de ceux qui vont exprès dans des lieux où ils passent le temps à regarder des femmes qui n'ont pas une bonne réputation? Avec quel front soutiendront-ils qu'ils ne les ont pas regardées avec des yeux de concupiscence? d'autant plus que l'on entend dans les spectacles des paroles lascives, on y voit des actions déshonnêtes, on y entend des chansons d'amour, et des voix qui excitent des passions honteuses. On y voit des femmes fardées, parées, ajustées pour inspirer de l'amour. Les instruments de musique et les concerts et les airs ne sont pas moins dangereux; ils flattent nos sens, ils amollissent le cœur et le préparent à tomber dans les pièges qui leur sont dressés par des femmes perdues. Comment des hommes qui sont pleins de mauvaises pensées, qui sont attaqués continuellement par les yeux, par les oreilles, pourront-ils vaincre les mouvements de la concupiscence? Et si cela est impossible, comment pourront-ils s'excuser du crime d'adultère? Et s'ils sont adultères? comment osent-ils entrer dans l'Eglise et participer à la sainte Table sans avoir fait pénitence?

[...] N'est-ce pas là un étrange dérèglement de vie? Et n'est-ce pas là la source de la corruption des mariages, des mésintelligences et des dissensions des familles? Car il est très certain que lorsqu'en sortant de ces spectacles dangereux, vous rentrez dans votre maison avec un esprit rempli de toutes ces images impures, la vue de votre femme ne vous est plus si agréable.

[...] Comment donc espérez-vous de demeurer chastes si après que le Diable a enivré votre âme et qu'il a obscurci toute votre raison? Car c'est là qu'il vous fait voir tout ce que le vice a de plus honteux, la corruption des femmes, des hommes et des jeunes gens. — Quoi, me direz-vous! voulez-vous que nous fermions le Théâtre pour jamais et que nous renversions tout pour vous obéir? Tout est déjà renversé, mes Frères car d'où viennent tous ces pièges que l'on tend tous les jours à la chasteté des mariages,  sinon de ces représentations honteuses? [...] Quoi donc, me direz-vous , renversons-nous les lois en détruisant le Théâtre qu'elles autorisent? Quand vous aurez détruit le Théâtre, vous n'aurez pas renversé les lois, mais le règne de l'iniquité et du vice; car le Théâtre est la peste des villes. C'est de là que naissent tous les désordres. Ceux qui en sont la cause, sont ceux qui sont accoutumés à cette vie de Théâtre, qui vendent leurs voix pour avoir de quoi vivre, qui n'ont point d'autre occupation ni d'autre étude que de dire et de faire des folies, tous ces jeunes gens accoutumés à l'oisiveté et à cette vie de divertissement et de plaisir.

C'était un autre beau moment de littérature dramatico-religieuse... À cette époque, il faut le rappeler, le théâtre romain était en pleine décadence (si ce n'était pas encore terminé...)... avant que de ne ressurgir en force avec les mystère et les farces du Moyen-Âge...


samedi 3 novembre 2012

«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


La production Petites morts et autres contrariétés entre dans une autre phase, maintenant que tous les tableaux sont placés (ou plutôt, que chaque tableau a maintenant un canevas qu'il faut maintenant développer et peaufiner). Cinq créateurs, cinq esthétiques? Entre le jeu choral et la pièce de genre, la recherche cinématographique et la recherche d’atmosphère, le jeu naturel et un jeu plus mécanique, l'ensemble prend définitivement forme... Et si de cette succession de visions théâtrales et de façons d'aborder la scène (amplifiée par le fait que les metteurs en scène sont aussi les interprètes) émergeait une surprenante unité?

À compter de la semaine prochaine, théoriquement, s'entameront les laborieux enchaînements... laborieux jusqu'à ce que le principe soit bien intégré, fonctionnel... que la mécanique soit bien huilée!

Mais auparavant, aujourd'hui, c'est l'entrée en scène de la technique. Une entrée encore bien secondaire alors qu'il s'agira de son installation purement et simplement. Encore quelques jour avant que la scénographie, les costumes, le son et la lumière ne s'associent pour faire prendre la mayonnaise!

Bientôt, ce sera déjà le dernier droit... et il me reste encore tant à faire!


vendredi 2 novembre 2012

Ce qu'est le drame... ou n'est pas!


Dans l'histoire du théâtre, l’avènement du drame dans la première moitié du XIXième siècle se vécut comme une véritable révolution. Avec l'apparition de ce nouveau genre, il en était fait de la chape imposée par la règle classique (entendre ici la règle des trois unités telle que versifiée par Boileau: Quand un jour, un lieu, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli). Aux côtés (et même contre!) de la tragédie et de la comédie, l'on recherchera désormais le grand et le vrai (j'avoue pourtant que ce n'est pas mon époque favorite...).

Voici comment Victor Hugo, de toute sa plume poétique, le définit... et du même coup, en quelque mots, il dresse le portrait de plusieurs siècles de théâtre!

Il [note: le poète dramatique... dans ce cas-ci, il s'agit de lui-même!] l'a déjà dit ailleurs, le drame comme il le sent, le drame comme il voudrait le voir créer par un homme de génie, le drame selon le dix-neuvième siècle, ce n'est pas la tragi-comédie hautaine, démesurée, espagnole et sublime de Corneille; ce n'est pas la tragédie abstraite, amoureuse, idéale et discrètement élégiaque de Racine; ce n'est pas la comédie profonde, sagace, pénétrante, mais trop impitoyablement ironique de Molière; ce n'est pas la tragédie à intention philosophique de Voltaire; ce n'est pas la comédie à action révolutionnaire de Beaumarchais; ce n'est pas plus que tout cela; mais c'est tout cela à la fois; ou, pour mieux dire, ce n'est rien de tout cela. Ce n'est pas, comme chez ces grands hommes, un seul côté des choses systématiquement et perpétuellement mis en lumière, c'est tout regardé à la fois sous toutes les faces. S'il y avait un homme aujourd'hui qui pût réaliser le drame comme nous le comprenons, ce drame, ce serait le cœur humain, la tête humaine, la passion humaine, la volonté humaine; ce serait le passé ressuscité au profit du présent; ce serait l'histoire que nos pères ont faite confrontée avec l'histoire que nous faisons; ce serait le mélange, sur scène, de tout ce qui est mêlé dans la vie; ce serait une émeute là et une causerie d'amour ici, et dans la causerie d'amour une leçon pour le peuple, et dans l'émeute un cri pour le cœur; ce serait le rire, ce seraient les larmes; ce serait le bien, le mal, le haut, le bas, la fatalité, la providence, le génie, le hasard, la société, le monde, la nature, la vie; et au-dessus de tout cela on sentirait planer quelque chose de grand.

C'est ainsi qu'est dressé, en 1833, dans la préface de Marie Tudor, le programme de tout ce courant... Y seront-ils arrivés?

mercredi 31 octobre 2012

Bravo Guylaine!


Hier soir, lors d'un 5 à 7, le Prix à la création artistique en région du Conseil régional de la Culture a été remis, par le CALQ, à Guylaine Rivard, comédienne, metteure en scène et directrice artistique (et co-fondatrice!) du Théâtre C.R.I. (pour Centre de Recherche et d'Interprétation). 

Ce prix souligne son apport au milieu théâtral d'ici, tant par ses propres créations que toutes celles où elle a été impliquée. Un milieu qui lui tient à coeur. 

Décidément, un prix bien mérité.

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Ici, l'entrevue qu'elle a donnée hier à Jean-Pierre Girard de l'émission L'Heure de pointe (CBJ Radio-Canada).

Ici, l'article du Courrier du Saguenay, Guylaine Rivard remporte le Prix à la création artistique.