mardi 11 septembre 2012

Un nouvel outil de promotion concertée!



Les compagnies de théâtre du Saguenay-Lac-Saint-Jean s'associent, cette année, pour présenter dans un seul et unique dépliant, toute la saison 2012-2013 sous un seul thème: Le Saguenay-Lac-Saint-Jean: Zone de jeu et de création! Cette initiative de concertation fait suite au dernier Forum sur le théâtre au SLSJ et est rendue possible grâce au soutien de Ville de Saguenay, du Ministère de la culture, des communications et de la condition féminine de même que du Conseil régional de la Culture du SLSJ.

Après une première expérience de promotion commune (un vidéo présentant quelques compagnies, qui peut se retrouver sur ce blogue, en bas, dans la colonne de gauche), voici maintenant un nouvel outil qui illustre bien tout le dynamisme de notre milieu.

Il sera distribué à 10,000 exemplaires un peu partout sur le territoire: auprès des compagnies, dans les bibliothèques publiques, les centres culturels, lors des événements majeurs (comme le Festival des Arts de la Marionnette)... en plus d'envois de masse (dans les journaux).

À noter que sa réalisation est le fait de Christian Roberge, graphiste et scénographe de Roberval.


lundi 10 septembre 2012

Nouvelles acquisitions

J'ai profité d'un bref séjour dans la Capitale pour augmenter ma bibliothèque théâtrale de deux ouvrages bien différents l'un de l'autre (qui me donneront, assurément, de la matière pour ce blogue!):


Le premier est un essai (scientifique beaucoup plus que littéraire) de Dominique Labbé, Corneille dans l'ombre de Molière, qui soutient, preuve mathématique à l'appui (selon un programme informatique complexe), que la plupart des grandes œuvres moliéresques - comme Dom Juan, Le Misanthrope, Le Tartuffe et une douzaine d'autres - seraient, dans les faits, cornéliennes. Bouquin un peu aride à lire mais somme toute assez intéressant. De quoi ébranler quelques certitudes... en autant qu'on y prête foi... J'en parlais déjà ici, le 14 juin 2010 (et l'auteur a renvoyé le lecteur, dans les commentaires, à d'autres documents)...



Le second est plus traditionnel. Il s'agit de La Correspondance d'André Antoine, un recueil établi par James B. Sanders à partir des nombreuses lettres écrites par celui qui est considéré comme étant l'un des premiers vrais metteurs en scène. Cet employé du gaz a révolutionné le théâtre... notamment en étant l'un des précurseurs du naturalisme scénique. Outre ces considérations artistiques, il sera bon de plonger dans cette époque que j'apprécie particulièrement: le dernier quart du XIXième siècle et le début du XXième... De ses idées à ses prises de positions, de ses anecdotes à ses amitiés, il y a là une riche matière!

mercredi 5 septembre 2012

Ce qu'on ne ferait pas pour les monstres sacrés...


Dans la série d'anecdotes illustrant la glorieuse période rouge et or du théâtre, ce fameux XIXième siècle (et le début du XXième) où régnait les monstres sacrés, voici, relaté par Sacha Guitry dans Si j'ai bonne mémoire, comment se passaient les répétitions de L'Aiglon, d'Edmond Rostand, qui réunissait - merveille des merveilles - de grands noms... dont Lucien Guitry et Sarah Bernhardt:

On répétait tous les jours à une heure un quart pour la demie. C'était, du moins, ce que prétendait le bulletin de service - car les figurants seuls étaient exacts au rendez-vous fixé. Les acteurs arrivaient, sans se hâter, les uns après les autres, mon père ne devait jamais les rejoindre avant deux heures et demie, Edmond Rostand paraissait à trois heures, et vers quatre heures moins dix, Mme Sarah Bernhardt faisait son entrée! Tout le monde se levait, se découvrait et chacun son tour venait lui baiser la main. Comme il y avait au moins soixante personnes sur le théâtre, le baisemain prenait bien une demie-heure. Aussitôt après le baisemain, Mme Sarah Bernhardt se retirait dans sa loge afin de s'habiller, car pour être plus à son aise, c'était dans le costume de Lorenzaccio qu'elle répétait L'Aiglon. Dès qu'elle était prête, la répétition commençait. Mais, à cinq heures, elle était interrompue par «la tasse de thé de Mme Sarah». Toute la troupe la regardait prendre son thé avec patience, avec tendresse, avec respect. Tout ce que faisait cette femme était extraordinaire, mais les personnes qui l'entouraient trouvaient absolument naturel qu'elle ne fît que des choses extraordinaires.

Que mes comédiens en production n'essaient même pas!!!

dimanche 2 septembre 2012

Des saints théâtraux...



Il est assez courant d'affirmer toute la haine de l'Église du Moyen-Âge et de la Renaissance pour la chose théâtrale (qu'on peut notamment retrouver ici, ici, ici, ici, ici, ici, ici ou ici). Ce qui est moins connu, pourtant, c'est que parmi le cénacle des saints et des saintes se trouvent également des comédiens... dont ceux-ci (tirés de l'ouvrage Le théâtre d'autrefois et d'aujourd'hui de N.M. de Lyden, paru en 1882 et maintenant disponible sur Google Books):


Voilà un bon sujet pour un billet dominical! J'ai fait quelques autres recherches pour en savoir davantage sur ces personnages... avec un peu de difficultés: lien pour aller vers Saint Genest (qui est aussi, apparemment, le patron des comédiens... fêté le 25 août...); lien pour aller vers Saint Porphyre; lien pour aller vers Saint Ardélon.

samedi 1 septembre 2012

Danse des chevaliers

Dans Roméo et Juliette de William Shakespeare du Théâtre du Faux Coffre, une scène chorégraphique est construite sur un air tiré du Roméo et Juliette (1935) de Serguei Prokofiev (un compositeur russe du début du XXième siècle qui a aussi théâtralisé la musique de Pierre et le loup). Cet air, c'est La Danse des chevaliers:


Un «Roméo et Juliette» différent!

Photographie: Rocket Lavoie, Le Quotidien

C'est drôle... je suis allé voir hier l'avant-dernière représentation de Roméo et Juliette de William Shakespeare - une histoire d'amour des Clowns noirs du Théâtre du Faux Coffre... me disant que je tenterais de retrouver, sur ce blogue, le billet que j'avais sûrement écrit à l'époque de la création (qui remonte à 2007)... mais en vain...

Je me reprends donc ce matin.

Une œuvre intéressante

Voilà l'un des bons opus de cette troupe. Un texte solide de Giguère qui amalgame ensemble le noir quintet dévoué au théâtre en région éloignée, les méchants de la fameuse brigade anti-culture qui tente de les faire taire, un asiatique mécène intègre pour qui la culture est aussi importante que son restaurant chinois, un prêtre décomplexé, et une jeune femme amoureuse. Ces personnages loufoques tisseront les liens de cette histoire abracadabrante reprenant les contours de la grande œuvre shakespearienne. De l'amour, oui. De l'amour contraint par le contexte. Mais aussi des rires. Des rires produits par les répliques assassines, engagées, tordues. Comme tous les textes de l'auteur, les dialogues regorgent de sous-entendus, de remarques acerbes, d'insultes.

Mais là réside toute la force des Clowns noirs: aller toujours plus loin (avec pourtant la même simplicité esthétique qui a fait leur marque et leur originalité) dans un équilibre constant entre l'artistique et le politique (dans le sens d'affirmation et de positionnement)... la culture et son sous-financement étant le sujet de prédilection au centre même de toute leur action scénique.

Encore une fois, les cinq comédiens donnent des performances scéniques jouissives. Si, d'une part, les Clowns noirs leur permet d'établir une réelle zone d'aisance (après tout, il y a déjà sept ans qu'ils les trimbalent), les autres figures qui surgissent de la fiction ouvrent tout autant de terrains de jeux où l'on sent l'immense plaisir de l'exécution et la folie de la création.

Ce spectacle est vraiment très bien. Cohérent. Dynamique. 

De la proximité

Comme c'est la troisième fois que j'assiste à cette production, je me permets de faire ici une comparaison entre mes trois représentations... car il y en a une. Une différence infime mais néanmoins présente.

Cette fois, le Théâtre du Faux Coffre a quitté la Salle Murdock du Centre des arts et de la culture de Chicoutimi pour s'établir sur la scène de la Salle Pierrette-Gaudreault du Centre culturel du Mont-Jacob.

Si les spectateurs (et les comédiens, il va sans dire!) gagnent en confort, il y a, je crois, une perte en matière de proximité et d'atmosphère: la distance, la modernité du bâtiment, l'entrée (le guichet) moins animée, modifie un peu la réception du spectacle... Même si tout fonctionne comme prévu et que le public s'amuse ferme, les contacts salle-scène n'auront jamais le même impact que lorsque l'étroitesse de l'espace surchauffe un auditoire qui se sent du coup beaucoup plus intégré. 

Cette implication, cette place si proche du spectateur (de son arrivée à sa sortie), peut-être inconsciente, a assurément contribué au succès de cette compagnie

Plus que toutes autres, les productions du Théâtre du Faux Coffre seraient-elles profondément conditionnées par le lieu de leur création?

vendredi 31 août 2012

Une lettre de Peter Brook à M. Howe* expliquant comment on devient metteur en scène...

Peter Brook dans son théâtre (enfin, si c'est encore à lui), Les Bouffes du Nord...

«Votre lettre arrive à l'improviste et me met dans une situation difficile.
«Vous me demandez comment on devient metteur en scène.
«Les metteurs en scène de théâtre se nomment eux-mêmes. Un metteur en scène au chômage est un paradoxe, de même qu'un peintre au chômage - mais pas comme un acteur au chômage, qui est victime des circonstances. On devient metteur en scène et ensuite on persuade les autres que c'est vrai. [...] Je ne connais pas d'autre moyen si ce n'est convaincre des gens de travailler avec vous et de se mettre au travail - même sans être payé - et de présenter ce travail à n'importe quel public [...]. L'énergie mise en oeuvre est plus importante que n'importe quoi d'autre.
«Que rien ne vous empêche donc de vous lancer, même dans les conditions les plus sommaires, plutôt que de perdre votre temps à chercher de meilleures conditions que vous ne trouverez peut-être jamais. Au bout du compte, le travail appelle le travail.
«Bien sincèrement.»

Voilà encore une leçon  de Peter Brook. On reconnaît là tout ce qui fait de ce praticien-théoricien un grand du théâtre contemporain: la passion et l'humilité. 
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* Publiée dans Points de suspension, éditions du Seuil, 1992.

jeudi 30 août 2012

Poids lourds

The Bedroom, Fernando Botero, 1999

Voici une anecdote rapportée* par André Pougin dans Acteurs et Actrices d'autrefois qui illustre encore une fois toute une époque théâtrale aujourd'hui révolue...

Cette actrice [Léontine], qui avait pris un embonpoint un peu excessif, fut un soir, par ce fait, l'héroïne d'une aventure assez bizarre. Dans un petit vaudeville qui commençait le spectacle, elle jouait une grisette, dont l'amant, un étudiant, était représenté par un jeune acteur qui s'appelait Morand. À un moment donné, la grisette se trouvait mal dans la chambre de son ami, et au même instant on frappait à la porte en appelant, et l'étudiant reconnaissait la voix de son oncle. Troublé et embarrassé, l'amoureux devait prendre la jeune femme dans ses bras et la porter dans un cabinet noir. Or, Morand était petit et pas très fort; en s'exerçant pourtant, il était parvenu, par un élan bien combiné, à enlever assez heureusement la volumineuse Léontine. Mais voilà qu'un soir il manque son coup, et qu'après avoir vainement essayé une première fois, il ne réussit pas mieux; il veut s'y reprendre encore, mais toujours sans succès, et alors, tandis que la salle se tord en voyant l'inutilité de ses efforts, un titi lui crie gravement du haut du poulailler:
-T'es bête, Morand, fais deux voyages!

Ce n'est pas très édifiant au point de vue intellectuel... ni au point de vue artistique. Mais tant pis.
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* L'anecdote se retrouve dans le Dictionnaire de la Langue du théâtre d'Agnes Pierron.

mercredi 29 août 2012

La Soirée des Masques 2


Ai assisté, hier soir, à l'une des plus belles soirées bénéfice tenues par un organisme de création théâtrale des dernières années. 

Le Théâtre C.R.I. a réussi fort un bon coup en proposant La Soirée des Masques... où près d'une cinquantaine de masques, réalisés par tout autant d'artistes (parmi eux, quelques grands noms du milieu théâtral québécois, quelques grands noms du théâtre saguenéen, quelques grands noms des arts visuels, quelques grands noms de la relève) ont été mis aux enchères. Des masques fabuleux que l'on peut voir ici.

Une CRIée (avec des voix qui foisonnent de partout pour faire monter les enchères) dynamique. Vive. Stressante! Menée, pendant deux heures, avec panache par un trio flamboyant: 'Ean Canteur (Patrice Leblanc), son assitante Magdala (Vicky Côté) et le Maître de cérémonie (François Tremblay). 

La participation de la soixantaine de spect-acheteurs a été sans faille et s'est maintenue tout au long de l'activité, avec des pointes à près de 350$ pour des œuvres qui en méritaient plus encore! Les quelques masques qui n'ont pas trouvé preneur (je crois que, de mémoire, il n'en reste que 3 ou 4...) pourront être achetés dans les prochains jours, prochaines semaines, lors des activités du Théâtre CRI.

Une levée de fonds qui, avec un calcul rapide, a dû dépasser largement les objectifs! 



mardi 28 août 2012

La Soirée des masques

Ce soir, c'est l'activité bénéfice du Théâtre C.R.I., La Soirée des masques... un 5 à 7 où une quarantaine de masques, réalisés par tout autant d'artistes à partir d'un masque neutre, seront mis aux enchères. Un concept fort... Au point où je dois avouer que je suis terriblement jaloux de cette idée qui aurait si bien fonctionné avec le nom même de ma compagnie, le Théâtre 100 Masques!

Tant pis! À défaut de l'avoir eu en premier, j'ai cependant eu bien du plaisir à en faire un - tout comme Cindy Dumais, Andrée-Anne Giguère, Sara Moisan, Éric Chalifour, Daniel Danis, Lyne L'Italien, Serge Lapierre, Anick Martel, Émilie Gilbert-Gagnon et plusieurs autres... :


Après l'avoir titré Du vrai sens de l'expression «brûler les planches», j'en suis venu à quelque chose de beaucoup plus court, Neutralité à 450°F, directement relié à la méthode de confection.

J'ai pu voir tous les autres masques au cours d'une exposition itinérante qui s'est tenue dans les derniers jours. Il y en a de vraiment très très beaux! De véritables petites œuvres d'art. Des œuvres d'art qui, au final, donne parfois des complexes!

lundi 27 août 2012

C'est la rentrée!


Ce matin, c'est la grande rentrée pour les étudiants de l'UQAC. Alors, à tous les étudiants (mais plus particulièrement ceux du BIA en théâtre...) de même qu'à tous les professeurs, chargés de cours et techniciens qui préparent la relève, 

BONNE RENTRÉE!

vendredi 24 août 2012

Du violet comme d'une malchance...


Tiens.. Le violet serait néfaste... Une autre superstition théâtrale... un peu moins connue... même si j'en ai déjà glissé un mot quelque part, dans cette série de billets portant sur le sujet. Voici comment on aborde cet interdit dans le Dictionnaire de la langue du théâtre:

Violet: Couleur faisant l'objet d'un interdit sur la scène, en Italie. Peut-être parce qu'elle évoque le clergé et, qu'en Italie, le violet a trouvé sa place au Vatican. Le vert ne serait pas prohibé en Italie comme il l'est en France, parce que dans «vert», on entend Verdi (Giuseppe Verdi, 1813-1901), le musicien dont il est dit qu'il a réinventé le théâtre. C'est donc le violet qui est interdit au pays des lazzis, de la commedia dell'arte, parce qu'il évoque aussi la mort; le violet n'est-il pas la couleur du demi-deuil?

Le violet a eu sa place sur la scène française. C'est la couleur des sympathisants de l'Empereur; ainsi Mlle Mars (1779-1847), qui lui demeura fidèle, se para souvent de violet, n'hésitant pas à paraître sur scène avec un bouquet de violettes accroché à son corsage. Ce type de bouquet semblait même si inoffensif et si courant dans les moeurs théâtrales qu'Adrienne Lecouvreur (1692-1730), en recevant un au théâtre, n'hésita pas à le respirer, au point qu'elle en mourut: le bouquet était empoisonné.

On en apprend tous les jours...