dimanche 30 novembre 2008

Théâtre de propagande


En bon citoyen (et souverainiste de surcroît...), j'ai assisté hier, pour la première fois et par curiosité (entres autres choses pour voir Pauline Marois en chair et en os), à une assemblée publique - celle destinée à mousser la candidature d'André Michaud du Parti Québécois qui se tenait dans Dubuc. Une grande messe politique. Un rituel quasi initiatique. Une mise en scène (puisqu'au fond, il ne s'agit que de cela) réglée au quart de tour parce que représentée pour la énième fois.

Bien que dans l'ensemble assez convenu, il n'en demeure pas moins que ce type de spectacle fonctionne franchement bien et qu'il permet la symbiose de centaines de personnes!

Entre les entrées au son d'une musique (entraînante... selon les organisateurs), les présentations enflammées, les discours patriotiques, les performances des acteurs, les rappels (encore!) des grands Lévesque et Leclerc (qu'il ferait bon, bientôt de remiser pour travailler avec les gens d'aujourd'hui au lieu d'avec des fantômes idolâtrés!) et les tonnerres d'applaudissements ou assis ou debout, il m'est apparu soudainement que le théâtre des années 20 - le théâtre de propagande - ne pouvait ressembler qu'à cela. Le théâtre politique (épique) entreprend de retrouver et de souligner l'intervention d'un narrateur, c'est-à-dire d'un point de vue sur la fable et sur la mise en scène. Pour cela, il fait appel aux talents du compositeur, du dramaturge, du fabuleur, du metteur en scène, de l'acteur bâtissant son rôle, discours après discours, geste après geste. (Aurore FALSE)

Le théâtre au service de la démocratie et des citoyens comme au temps des Grecs Anciens résonne encore dans ces assemblées partisanes. Piscator, metteur en scène allemand de la première moitié du XXième siècle qui a voué sa carrière au théâtre politique, n'aurait su faire mieux... quoique ç'aurait été définitivement plus artistique: il s'agit pour lui d'ouvrir le théâtre à l'histoire en marche, d'en tirer des leçons propres à nourrir la conviction et à stimuler l'engagement (même référence).

Bon. Probablement est-ce la même chose pour les assemblées libérales et/ou adéquistes... N'empêche que le théâtre comme vecteur de message, comme agitateur de foule, comme média de masse, n'existe-il, au Québec, qu'en temps d'élections?

P.S.: Le 8 décembre, il faut voter!

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