par le comte Robert de Montesquiou-Fezensac (1855-1921), poète français qui publia, en 1902, un recueil de poésie intitulé Prières de tous:
Robert de Montesquiou par Félix Valloton,1898
Le fard s'est épaissi sur ma joue et moi-même
À peine je connais mon visage: je suis
Celui qui dort le jour, et se réveille blême,
Pour devenir un autre au cours brûlant des nuits.
Travestissant mon sexe et déguisant mon âge
Je dois jouer un rôle aux soirs du plus grand deuil.
La grimace fait rire en mon triste visage
Et ce n'est pas pour moi qu'est le pleur de mon oeil.
J'ai lu la comédie - et j'ai vécu le drame;
Ce qui reste de moi, je ne le sais plus bien;
Vous seul pourrez, Seigneur, reconnaître mon âme
Dans tous ces corps d'emprunt qui se sont faits le mien.
Le fard s'est épaissi sur ma joue et moi-même
À peine je connais mon visage: je suis
Celui qui dort le jour, et se réveille blême,
Pour devenir un autre au cours brûlant des nuits.
Travestissant mon sexe et déguisant mon âge
Je dois jouer un rôle aux soirs du plus grand deuil.
La grimace fait rire en mon triste visage
Et ce n'est pas pour moi qu'est le pleur de mon oeil.
J'ai lu la comédie - et j'ai vécu le drame;
Ce qui reste de moi, je ne le sais plus bien;
Vous seul pourrez, Seigneur, reconnaître mon âme
Dans tous ces corps d'emprunt qui se sont faits le mien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous avez un commentaire à faire, ça peut se passer ici: