jeudi 3 novembre 2011

Réalignement nécessaire...


Je poursuis encore et toujours mes recherches pour le doctorat... encore et toujours avec le même sujet qui m'intéresse toujours autant: Le NÉO-MANIÉRISME MEYERHOLDIEN – redéfinition d’une vision des écritures scéniques actuelles dans une réactualisation des écrits et théories de Meyerhold.

Mais voilà.

Vient (trop souvent) un temps où la recherche se confond avec la perte de repères. Tenter d'ouvrir de nouvelles pistes ne fait parfois que multiplier les possibilités.

Il faut donc savoir faire un retour en arrière pour mieux reprendre la route, revoir les objectifs... quitte à laisser tomber des parties entières du projet initial pour mieux recentrer les énergies. Ce n'est pas tant abandonner que revenir à l'essentiel.

C'est ainsi que je me suis replongé dans les écrits de Meyerhold avec l'espoir d'un jour avoir gobé l'essence de son travail au point d'être capable de le restituer dans une forme actualisée. J'y recherche, à partir de celle-ci, les germes d'une redéfinition de la théâtralité et de la performativité tout en espérant donner par celle-ci un nouveau rapport entre l'écriture actuelle et la scène.

Du coup, j'ai mis de côté mes recherches en laboratoire en juin dernier: les résultats, bien qu'intéressants, n'étaient pas très probants... Ils ont au moins le mérite d'avoir posé de nombreuses questions... dont celle de la méthode. Il s'avère rapidement difficile de conjuguer écriture actuelle et recherche meyerholdienne en faisant une séparation radicale entre le rapport au texte, le rapport au corps et le rapport à la scène. Une chose saute aux yeux: les deux demandent un investissement total dans les trois volets pris, au fond, en un seul bloc.

En d'autres termes, il me faut donc reprendre le travail dans une nouvelle optique où le mot s'inscrit dans le corps qui lui même s'inscrit dans l'espace qui appelle le mot et ainsi de suite...

Bon. Un autre point bogue aussi (et c'est peut-être le pire...): la disponibilité des participants au projet. Je peux difficilement leur en vouloir mais le fait qu'ils ne sont pas rémunérés m'empêche de les avoir de façon intensive et efficace.

Me revoici donc à la recherche de la méthode idéale... qui demandera, sous peu, une rencontre avec ma directrice de recherche, Mme Irène Roy.

D'ici là, mon échéancier ne varie pas trop... Pas encore, du moins : je vise toujours la fin du doctorat à la fin de 2013 (voire début 2014).

2 commentaires:

  1. Peut-être trouverez-vous encouragements dans les vers de l'«Art poétique» de Boileau (inspiré de la Lettre à Pison d'Horace):

    I1 est certains esprits dont les sombres pensées
    Sont d'un nuage épais toujours embarrassées ;
    Le jour de la raison ne le saurait percer.
    Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
    Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
    L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
    Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
    Et les mots pour le dire arrivent aisément.

    Surtout qu'en vos écrits la langue révérée
    Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
    En vain, vous me frappez d'un son mélodieux,
    Si le terme est impropre ou le tour vicieux :
    Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,
    Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.
    Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
    Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.

    Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
    Et ne vous piquez point d'une folle vitesse :
    Un style si rapide, et qui court en rimant,
    Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.
    J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,
    Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
    Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
    Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
    Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
    Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
    Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
    Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. [...]

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  2. Oh, merci. Il est de ces classiques qui, dirait-on, ont un mot pour tout.

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