En 1880, Sarah Bernhardt - actrice adulée avec, malgré tout, une sulfureuse réputation - amorce une grande tournée américaine. Apprenant l'existence d'une population francophone plus haut, au nord des États-Unis, elle décide d'y amener sa troupe. Et c'est ainsi qu'il y a presque deux siècles, fin décembre 1880, ce monstre sacré entreprend un premier voyage en sol canadien-français (à Montréal, pour être plus précis).
Les journaux de l'époque font état de sa venue prochaine. Des brèves relatent ses déplacements. Des comptes-rendus témoignent de l'intérêt des populations. Des comptes-rendus donnent une idée du répertoire qu'elle traîne. Partout on l'admire, on l'attend... ou presque! Parce que dans ce petit monde canadien-français, l'Église veille. Certains journaux se scandalisent de cette venue malheureuse... dont Le Courrier du Canada.
Le 17 décembre 1880, il dénonce l'attrait qu'elle exerce:
Ceci étant dit, on fait tout de même une fête à Sarah Bernhardt! Des milliers de personnes l'accueillent à la gare! Le 27 décembre 1880, le même journal ridiculise son arrivée triomphale (et en profite pour égratigner Louis Fréchette):
Le 30 décembre 1880, il minimise le succès de cette tournée:
Dans la même veine, Le Courrier de Saint-Hyacinthe, lui, y va d'une autre (longue) charge en règle (en s'attaquant lui aussi à Fréchette... qui décidément semblait avoir une partie de la presse liguée contre lui!) contre cette impie, le 30 décembre 1880:
Des rumeurs affirment même qu'elle bifurquera vers Québec. Mais ça prendra encore quelques temps. En 1905. Si j'ai parlé déjà d'un passage fameux à Québec en 1905 (ici, ici, ici), Michel-Marc Bouchard, lui, en a fait une admirable pièce: La Divine Illusion!
Sarah Bernhardt reviendra en 1891, 1896, 1905, 1911, 1915 et 1917. (Plus de détails ici).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous avez un commentaire à faire, ça peut se passer ici: