Sarah Bernhardt en Cléopâtre... en 1891
Parmi les dithyrambes qui s’amoncelaient aux passages remarqués de Sarah Bernhardt au Canada(-Français) à la fin du XIXième et au début du XXième siècle se glissaient parfois des couacs bien sentis... comme celui-ci, tiré du journal La Vérité de Québec (journal fidèle aux enseignements de l'Église... il va sans dire... qu'on peut voir ici), en date du samedi 18 avril 1891, et titré Paganisme moderne (en page 299):
La comédienne juive Sarah Bernhardt vient de faire une tournée au Canada.
Nous regrettons de le dire trop de Canadiens-Français oubliant ce qu'exige la dignité chrétienne et les simples convenances se sont traînés aux pieds de cette femme qui, si la bêtise mondaine ne l'eût décorée du titre d'artiste, porterait un tout autre nom que la pudeur défend d'écrire.
Cet empressement fiévreux autour d'une actrice dévergondée a été un spectacle honteux. L'encens qu'on a brûlé en l'honneur de cette comédienne a une odeur fétide.
Le paganisme antique n'est pas détruit; ou plutôt il ressuscite en ce siècle de prétendues lumières. Le joug ignoble de la lubrique Vénus, que les siècles de foi avaient brisé, s’appesantit de nouveau sur les peuples, les avilit, les rends mûrs pour l'esclavage. C'est profondément triste.
M. Fréchette (Louis Honoré), qui ne manque jamais une occasion de se répandre en injures contre la monarchie française, s'est constitué le cornac [cornac: celui qui guide et soigne un éléphant!] de la Bernhardt. Pourtant, au temps de la monarchie française, si l'on fréquentait les théâtres, on avait au moins assez de bon sens et de dignité pour mépriser les comédiennes. Aujourd'hui, on les adore!
Et vlan.
Pour terminer ce billet un peu dans le même sens, voici, en lien, l'audiofil d'une capsule d'À rebours d'André Martineau (sur la visite de la «Voix d'Or») produite par ICI Radio-Canada.
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