jeudi 22 novembre 2012

«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


Depuis les dernières semaines, les choses se sont bousculées dans la Salle du Facteur-Culturel. Le rythme s'est accéléré et les heures se sont envolées sans que nous ne les ayons vues passer...

Entre les dernières répétitions et les premiers enchaînements, entre l'entrée du son et de l'éclairage, entre les décors et les costumes, l'énergie s'est déployées comme elle a pu.

Et voilà. Ça y est. Ce soir sera la première de cette production...


dimanche 4 novembre 2012

Dans la fournaise de Babylone

Mosaïque datant du IXe siècle représentant saint Jean Chrysostome

Les charmants Pères de l'Église ont toujours eu - et c'est là tout mon plaisir! - une profonde aversion pour la chose théâtrale. Les épithètes, les métaphores, les comparaisons ne sont jamais assez fortes pour décrier ce mal... À un point tel que saint Jean Chrysostome (lien vers la page Wikipédia), à la fin du IVe siècle, en parlait en ces termes joliment forgés: l'école de la volupté, le collège de l'incontinence, le siège de pestilence... mais mon expression préférée demeure la fournaise de Babylone

De cet homme, d'ailleurs, coule une intarissable source de fiel et de haine pour le théâtre qu'il est toujours intéressant de lire:

Les Théâtres sont l'école de la débauche, de l'incontinence, la chaire de pestilence: vous y voyez des femmes débauchées représenter, prononcer des blasphèmes. Avec quels yeux regarderez-vous au sortir du Théâtre votre femme, vos enfants, vos domestiques? Quel mal, dites-vous, y a-t-il d'aller à la Comédie? Cela mérite-t-il de séparer une personne de la Communion? Et moi, je vous demande s'il peut y avoir un crime plus grand que de s'approcher de la sainte Table après s'être souillé d'un adultère? Oui, c'est une espèce d'adultère d'aller à la Comédie. Et si vous ne voulez pas m'en croire, écoutez les paroles de celui qui doit juger de notre vie. Jésus-Christ nous dit que celui qui voit une femme d'un œil de convoitise, commet un adultère: que doit-on dire de ceux qui vont exprès dans des lieux où ils passent le temps à regarder des femmes qui n'ont pas une bonne réputation? Avec quel front soutiendront-ils qu'ils ne les ont pas regardées avec des yeux de concupiscence? d'autant plus que l'on entend dans les spectacles des paroles lascives, on y voit des actions déshonnêtes, on y entend des chansons d'amour, et des voix qui excitent des passions honteuses. On y voit des femmes fardées, parées, ajustées pour inspirer de l'amour. Les instruments de musique et les concerts et les airs ne sont pas moins dangereux; ils flattent nos sens, ils amollissent le cœur et le préparent à tomber dans les pièges qui leur sont dressés par des femmes perdues. Comment des hommes qui sont pleins de mauvaises pensées, qui sont attaqués continuellement par les yeux, par les oreilles, pourront-ils vaincre les mouvements de la concupiscence? Et si cela est impossible, comment pourront-ils s'excuser du crime d'adultère? Et s'ils sont adultères? comment osent-ils entrer dans l'Eglise et participer à la sainte Table sans avoir fait pénitence?

[...] N'est-ce pas là un étrange dérèglement de vie? Et n'est-ce pas là la source de la corruption des mariages, des mésintelligences et des dissensions des familles? Car il est très certain que lorsqu'en sortant de ces spectacles dangereux, vous rentrez dans votre maison avec un esprit rempli de toutes ces images impures, la vue de votre femme ne vous est plus si agréable.

[...] Comment donc espérez-vous de demeurer chastes si après que le Diable a enivré votre âme et qu'il a obscurci toute votre raison? Car c'est là qu'il vous fait voir tout ce que le vice a de plus honteux, la corruption des femmes, des hommes et des jeunes gens. — Quoi, me direz-vous! voulez-vous que nous fermions le Théâtre pour jamais et que nous renversions tout pour vous obéir? Tout est déjà renversé, mes Frères car d'où viennent tous ces pièges que l'on tend tous les jours à la chasteté des mariages,  sinon de ces représentations honteuses? [...] Quoi donc, me direz-vous , renversons-nous les lois en détruisant le Théâtre qu'elles autorisent? Quand vous aurez détruit le Théâtre, vous n'aurez pas renversé les lois, mais le règne de l'iniquité et du vice; car le Théâtre est la peste des villes. C'est de là que naissent tous les désordres. Ceux qui en sont la cause, sont ceux qui sont accoutumés à cette vie de Théâtre, qui vendent leurs voix pour avoir de quoi vivre, qui n'ont point d'autre occupation ni d'autre étude que de dire et de faire des folies, tous ces jeunes gens accoutumés à l'oisiveté et à cette vie de divertissement et de plaisir.

C'était un autre beau moment de littérature dramatico-religieuse... À cette époque, il faut le rappeler, le théâtre romain était en pleine décadence (si ce n'était pas encore terminé...)... avant que de ne ressurgir en force avec les mystère et les farces du Moyen-Âge...


samedi 3 novembre 2012

«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


La production Petites morts et autres contrariétés entre dans une autre phase, maintenant que tous les tableaux sont placés (ou plutôt, que chaque tableau a maintenant un canevas qu'il faut maintenant développer et peaufiner). Cinq créateurs, cinq esthétiques? Entre le jeu choral et la pièce de genre, la recherche cinématographique et la recherche d’atmosphère, le jeu naturel et un jeu plus mécanique, l'ensemble prend définitivement forme... Et si de cette succession de visions théâtrales et de façons d'aborder la scène (amplifiée par le fait que les metteurs en scène sont aussi les interprètes) émergeait une surprenante unité?

À compter de la semaine prochaine, théoriquement, s'entameront les laborieux enchaînements... laborieux jusqu'à ce que le principe soit bien intégré, fonctionnel... que la mécanique soit bien huilée!

Mais auparavant, aujourd'hui, c'est l'entrée en scène de la technique. Une entrée encore bien secondaire alors qu'il s'agira de son installation purement et simplement. Encore quelques jour avant que la scénographie, les costumes, le son et la lumière ne s'associent pour faire prendre la mayonnaise!

Bientôt, ce sera déjà le dernier droit... et il me reste encore tant à faire!


vendredi 2 novembre 2012

Ce qu'est le drame... ou n'est pas!


Dans l'histoire du théâtre, l’avènement du drame dans la première moitié du XIXième siècle se vécut comme une véritable révolution. Avec l'apparition de ce nouveau genre, il en était fait de la chape imposée par la règle classique (entendre ici la règle des trois unités telle que versifiée par Boileau: Quand un jour, un lieu, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli). Aux côtés (et même contre!) de la tragédie et de la comédie, l'on recherchera désormais le grand et le vrai (j'avoue pourtant que ce n'est pas mon époque favorite...).

Voici comment Victor Hugo, de toute sa plume poétique, le définit... et du même coup, en quelque mots, il dresse le portrait de plusieurs siècles de théâtre!

Il [note: le poète dramatique... dans ce cas-ci, il s'agit de lui-même!] l'a déjà dit ailleurs, le drame comme il le sent, le drame comme il voudrait le voir créer par un homme de génie, le drame selon le dix-neuvième siècle, ce n'est pas la tragi-comédie hautaine, démesurée, espagnole et sublime de Corneille; ce n'est pas la tragédie abstraite, amoureuse, idéale et discrètement élégiaque de Racine; ce n'est pas la comédie profonde, sagace, pénétrante, mais trop impitoyablement ironique de Molière; ce n'est pas la tragédie à intention philosophique de Voltaire; ce n'est pas la comédie à action révolutionnaire de Beaumarchais; ce n'est pas plus que tout cela; mais c'est tout cela à la fois; ou, pour mieux dire, ce n'est rien de tout cela. Ce n'est pas, comme chez ces grands hommes, un seul côté des choses systématiquement et perpétuellement mis en lumière, c'est tout regardé à la fois sous toutes les faces. S'il y avait un homme aujourd'hui qui pût réaliser le drame comme nous le comprenons, ce drame, ce serait le cœur humain, la tête humaine, la passion humaine, la volonté humaine; ce serait le passé ressuscité au profit du présent; ce serait l'histoire que nos pères ont faite confrontée avec l'histoire que nous faisons; ce serait le mélange, sur scène, de tout ce qui est mêlé dans la vie; ce serait une émeute là et une causerie d'amour ici, et dans la causerie d'amour une leçon pour le peuple, et dans l'émeute un cri pour le cœur; ce serait le rire, ce seraient les larmes; ce serait le bien, le mal, le haut, le bas, la fatalité, la providence, le génie, le hasard, la société, le monde, la nature, la vie; et au-dessus de tout cela on sentirait planer quelque chose de grand.

C'est ainsi qu'est dressé, en 1833, dans la préface de Marie Tudor, le programme de tout ce courant... Y seront-ils arrivés?

mercredi 31 octobre 2012

Bravo Guylaine!


Hier soir, lors d'un 5 à 7, le Prix à la création artistique en région du Conseil régional de la Culture a été remis, par le CALQ, à Guylaine Rivard, comédienne, metteure en scène et directrice artistique (et co-fondatrice!) du Théâtre C.R.I. (pour Centre de Recherche et d'Interprétation). 

Ce prix souligne son apport au milieu théâtral d'ici, tant par ses propres créations que toutes celles où elle a été impliquée. Un milieu qui lui tient à coeur. 

Décidément, un prix bien mérité.

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Ici, l'entrevue qu'elle a donnée hier à Jean-Pierre Girard de l'émission L'Heure de pointe (CBJ Radio-Canada).

Ici, l'article du Courrier du Saguenay, Guylaine Rivard remporte le Prix à la création artistique.

mardi 30 octobre 2012

Plus ça change...


Voici, dans un long extrait tiré du bouquin Le théâtre aujourd'hui paru en 1855 (par Auguste Muriel), le chapitre consacré au critique de théâtre... juste pour le plaisir de voir toute cette évolution...

L'homme qui doit fixer le goût du public, celui qui a pour mission de diriger l'art, d'en montrer les débauches et les beautés, la plus sérieuse et la plus honorable des missions.

Quelle immense influence a le critique, que de bonnes choses il peut faire, que de mauvaises il peut empêcher! Ses études ont une application constante; le public a confiance en ses jugements et ne se décide en faveur d'une pièce qu'après avoir pris conseil de lui.

À la première représentation il est là, assis dans un coin obscur, s'isolant le plus possible de toute distraction; il suit avec une attention sérieuse les progrès de la pièce, il en cherche les ressorts, il épie les fautes, note les passages remarquables, cherche s'il n'y a pas un point de ressemblance avec des œuvres connues; s'il sent une fâcheuse tendance de style, il la grave dans sa mémoire pour la reprocher à son auteur. Bienveillant sans faiblesse, sévère sans dureté, juste toujours, il prépare les matériaux qui formeront sa décision.

Il revient le lendemain, et alors il étudie le jeu des artistes à leur tour. Mademoiselle une telle est plus jolie que telle autre, elle est plus aimable pour lui; tel artiste est son ami, tel autre est mal avec lui; n'importe, ce qu'il cherche, ce qu'il voit, c'est la manière dont leurs rôles sont remplis, et ses louanges et ses reproches tomberont juste, seront appuyés sur des considérations détaillées, sur des observations précises, seront présentés comme des conseils et ne se formuleront pas par une épithète banale.

Puis, rentré chez lui, le critique relira ses notes, se rappellera ses impressions, les examinera froidement, recherchera dans tel auteur les jugements portés en pareil cas, compulsera, comparera, étudiera et fera son article en toute connaissance de cause et de telle sorte que tout le monde puisse reconnaître la justesse de ses appréciations.

Voilà le critique!

Que cherchez-vous ainsi autour de vous? Vous vous demandez avec étonnement qui j'ai voulu peindre ici.

Ne cherchez pas, vous fatigueriez inutilement vos yeux et votre mémoire. Je vous ai peint le critique tel qu'il n'est pas et devrait être; voyons-le un peu tel qu'il est aujourd'hui, et si vous y trouvez un seul trait de ressemblance avec le portrait que je viens de faire, soyez assuré que je me trompe et que je vois avec trop d'indulgence.

[...] Pour faire un critique dans un journal de théâtres, vous prenez un jeune homme qui a fait à peu près ses études. Du moment où il sait écrire l'orthographe il est capable de remplir cette noble tâche; vous ne le payez pas et vous avez parfaitement raison, c'est l'estimer à sa valeur. Ce qu'il veut, c'est avoir ses entrées, soit pour obtenir un coup d'œil protecteur des actrices parce qu'il est riche, soit pour assister gratis au spectacle parce qu'il est pauvre [...]. Il doit savoir choisir dans le dictionnaire une épithète qui reste accolée à leurs noms, comme celles-ci par exemple: X... le délirant comique; la ravissante B... ; le sublime C..., etc., etc. Le talent de ce critique consiste à posséder un recueil varié de compliments tout confits en douceur, et de les distribuer avec discernement suivant le plus ou moins de temps pour lequel l'artiste s'est abonné.

Au reste, il faut avouer que les artistes et, le directeur aident beaucoup à propager cette espèce de critiques.

lundi 29 octobre 2012

«Orphée aux enfers» [Carnet de mise en scène]


Voici l'affiche (réalisée par de la production de la Société d'art lyrique du Royaume, Orphée aux enfers... Dès le début (cette affiche a été conçue à la fin de l'été), compte-tenu du fait que l'esthétique n'était pas encore tout à fait arrêtée, le parti était pris de concevoir une affiche relativement neutre.

Entre le vrai et la réalité...




Le théâtre n'est pas le pays du réel : il y a des arbres en carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous la terre. C'est le pays du vrai : il y a des cœurs humains dans les coulisses, des cœurs humains dans la salle, des cœurs humains sur la scène.

Cette belle et longue citation est de Victor Hugo... et elle aurait été écrite quelque part entre 1830 et 1833... J'aime bien cette position entre le vrai et le réel qui ouvre tout un monde de conventions!

dimanche 28 octobre 2012

Troisième rendez-vous de «L'Heure du théâtre»


Cet après-midi se tiendra la troisième rencontre de L'Heure du théâtre, une initiative du Théâtre 100 Masques axée non pas sur la pratique du théâtre mais sur les connaissances générales. 

Après une incursion dans le théâtre antique et la farce médiévale, nous faisons (enfin, Christian Ouellet, qui animera la séance) une entrée dans le théâtre élizabéthain par le biais de Shakespeare et de son Songe pour une nuit d'été.

Peu à peu, la formule se précise... et ses articulations (informations versus lecture du texte) se combinent chaque fois avec plus d'efficacité.

Les deux premiers rendez-vous se sont fort bien passé (avec, en moyenne, une dizaine de participants). C'est stimulant. Intéressant.

Ce type d'atelier demande toutefois une bonne préparation de l'animateur... ou plutôt, une bonne connaissance du sujet: les débordements se font nombreux et les questions surgissent à tout instant.

Encore une fois, il est possible de s'inscrire à la pièce (les deux prochaines rencontres, les dernières avant les Fêtes, porteront sur la tragédie classique et sur le théâtre italien) ou de prendre encore une entente pour s'inscrire pour le reste de la saison (qui se terminera en mars 2013).

samedi 27 octobre 2012

Les règles de la claque


S'il est une vétuste tradition théâtrale que je trouve fascinante, c'est bien celle de la claque.Un élément pour forcer l'adhésion du spectateur à la pièce en cours, pour flatter l'ego de l'auteur ou de l'acteur, pour soutenir des cabales. Il s'agit là, en quelque sorte, d'une mise en scène concrète de la salle, d'une arme qui devait savoir se faire terrible. 

Mais n'était pas claqueur qui veut. C'était un art complet avec ses règles et ses contraintes. Un art éminemment hiérarchique. Un système.

Voici ce que Louis Castel Robert, claqueur de son état, affirme avoir reçu, dans ses Mémoires (publiées en 1829), comme recommandations écrites lors de son embauche (ce qu'il appelle de façon charmante ses instructions claquo-diplomatiques!):

Tout claqueur faisant partie de l'une des brigades en service auprès du Théâtre-Français, doit d'abord se pourvoir d'une mise décente, attendu qu'il est possible qu'on le désigne pour travailler à l'orchestre, à la première galerie et même dans une loge louée. Toutefois, il lui est expressément défendu d'avoir des gants, parce qu'il pourrait les garder par distraction ou paresse, et que son travail en souffrirait.

Tout acteur sociétaire a droit à une salve lors de son entrée en scène; seulement, il faut que les bravos soient mieux nourris pour les membres du comité d'administration, car ce sont eux qui fixent le nombre de billets à distribuer. Les deux semainiers doivent également être chauffés à un degré de plus que les autres sociétaires: c'est un usage qui a force de loi.

Le silence le plus absolu doit être gardé à l'égard des pensionnaires qui ne se sont pas recommandés; et quand même ils auraient fait le nécessaire, il faut bien prendre garde que le nombre des claques n'excède pas la douzaine; sans cela, le chef d'emploi pourrait s'en alarmer. Il n'y a pourtant pas d'inconvénient à donner la treizième à ces dames et demoiselles, parce qu'on peut, au besoin, l'attribuer à la galanterie du public.

Mêmes manœuvres doivent s'effectuer aux sorties avec les nuances commandées par le rang de chaque artiste. Au reste, il suffit d'avoir l'œil ouvert sur le chef de file qui, ayant le mot d'ordre, fait tous les signaux convenus, d'après les mouvements télégraphiques du général. Cette partie du métier n'est, pour ainsi dire, que le pont aux ânes.

Mais ce qui exige la plus grande attention, c'est la manière de distribuer les applaudissements pendant la représentation d'une pièce: il faut sentir, deviner ce qu'éprouve le spectateur, afin de ralentir ou de presser, selon la circonstance. Dans ce cas, on cause avec ses voisins et on ne part que lorsqu'on les voit disposés à marcher d'accord. Cet article ne concerne que les brigadiers, les soldats devant se borner à suivre les impulsions qu'on leur donne. Néanmoins, les uns et les autres ne sont, ainsi qu'on l'a déjà dit, que des machines, des marionnettes, des automates, dont le général tient le fil entre ses mains.

Ce qu'il ne faut jamais négliger, c'est de saisir toutes les allusions qui peuvent flatter l'amour propre d'un acteur ou d'une actrice. Quand, par exemple, il se trouve qu'un personnage dit à l'autre: vous jouez parfaitement la comédie! ou bien: vous avez beaucoup d'esprit! il faut alors montrer, par des bravos soutenus, qu'on sait comprendre l'intention de l'auteur. Souvent il a suffi d'une phrase de ce genre pour faire rester une pièce au répertoire.

Peut-être qu'un jour je tenterai l'expérience dans une mise en scène archéologique...

vendredi 26 octobre 2012

«Petites morts et autres contrariétés» [Carnet de production]


Depuis quelques semaines, si je suis beaucoup moins assidu sur ce blogue (outre le fait que je commence, après cinq ans, à avoir fait le tour de mes connaissances et de mes livres de référence!), c'est que je suis plutôt concentré ailleurs... à savoir la salle du Facteur-Culturel et l'atelier de travaux du Centre culturel du Mont-Jacob où nous piochons, toute une équipe, à la préparation de Petites morts et autres contrariétés, une production du Théâtre C.R.I. à partir du recueil de nouvelles du même nom de Jean-Pierre Vidal.

D'une part, le travail esthétique suit son cours. Soutenu par un duo efficace, soit Yves Whissel et Sophie Châteauvert, je donne forme d'abord à l'espace... puis viendront bientôt les costumes. Bien qu'il reste encore beaucoup de boulot à abattre, je suis plutôt satisfait de ce que ça donne. J'y reviendrai un peu plus longuement dans quelques temps... Vraiment de bien beaux petits univers (même si tout s'entasse encore dans les coins possibles!). Bon. Je ne suis pas très objectif, c'est vrai...

D'autre part, à titre de metteur en scène, j'ai placé trois de mes quatre tableaux. Ces courtes nouvelles sont une très belle matière de travail, avec de beaux personnages, de belles situations... et qui posent, à chaque fois, une question de taille: comment entraîner cette littérature du côté de la scène?

Enfin, j'ai aussi répété comme comédien (très drôle, par ailleurs, d'être, sur une même production, dirigé par ceux qu'on dirige!)... toujours aussi difficilement... pour le moment. Dans mon cas, le seul fait d'être sur la scène représente un défi d'interprétation. Mais c'est très agréable pour le moment.

En début de semaine, sept des treize tableaux ont été enchaînés... encore précaires, fragiles, incomplets... mais assez élaborés pour donner une bonne idée de l'ensemble à venir. Et ce qui s'en vient est plutôt encourageant! Il faut aussi savoir que cet exercice s'est fait devant l'auteur lui-même ainsi que devant les deux autres concepteurs (Patrice Leblanc au son et Alexandre Nadeau à l'éclairage). La glace est cassée... en quelques sortes...

jeudi 25 octobre 2012

«Orphée aux enfers» [Carnet de mise en scène]


Voici la photo qui a été prise par Rocket Lavoie (du journal Le Quotidien) hier matin, lors de la conférence de presse lançant la saison 2012-2013 de la Société d'art lyrique du Royaume... et, par conséquent, annonçant la tenue de la prochaine production de la maison, Orphée aux enfers, dont je signerai la mise en scène.

Dans l'ordre habituel, on y voit: Josée Ouellet qui fait un solide boulot avec le chœur depuis déjà quelques semaines; moi; Hélène Gaudreault la directrice générale; la chanteuse Stéphanie Lapointe; Martin Boucher le directeur artistique; l'accompagnatrice France Duchaîne et Aude Gauthier-Martel, une chanteuse qui a déjà travaillé sur une autre de mes productions... soit Les Reines, montées au Mic Mac de Roberval en 2007.

Dommage que tout le reste de l'équipe ne soit pas là: Christian Roberge, Alexandre Nadeau, Jacynthe Dallaire, Lyne Rompré, tous les choristes, tous les solistes... et tous ceux que j'oublie (comme les musiciens!).

Au centre se trouve l'affiche de la production... Dès que je l'aurai en format numérique avec les derniers ajustements, je le publierai ici.

L'article de Joël Martel accompagnant cette photo (publié ce matin) peut être lu en suivant ce lien.