mercredi 24 avril 2013

Rester dans son jus!


Il y a de ces trucs, au théâtre, qui rendent insupportable une situation banale...  comme ces costumes qu'on portent et reportent... et qui obligent le comédien à rester dans son jus!

Vite, un détour par le Dictionnaire de la langue du théâtre d'Agnès Pierron:

Rester dans son jus: C'est, pour un comédien, avoir à porter un costume qui n'a pu être lavé; soit que l'habilleuse n'en ait pas eu le temps - ce qui est possible en tournée - soit que le costume soit particulièrement délicat ou long à sécher. Le comédien sera contraint de jouer dans un costume imprégné de sa transpiration.

Un peu dégoûtant... mais véridique!

Combien de ces costumes embaument parfois les loges? Combien de ces costumes qui rebutent quand vient le temps de se changer? Combien de ces costumes qui, sur scène, font lever le cœur quand il faut s'en approcher?

Et que dire quand cette effluve survient à l'essayage du vêtement... ce qui implique alors que cette odeur n'est pas la nôtre...?

C'est dans ces situations - toujours un peu désagréables! - que le théâtre perd un peu de son charme et de son aura de mystère pour sombrer dans une réalité bien olfactive.

Voilà. 

C'est avec cette idée en tête que j'attends Mélanie Potvin qui fera, cette année, les costumes de la production estivale du Théâtre 100 Masques!

mardi 23 avril 2013

«Nuages noirs sur la culture»


Voici une lettre de Gilbert Turp, acteur et enseignant au Conservatoire de théâtre de Montréal, publiée ce matin dans le Devoir sous le même titre que celui de ce billet... J'en souligne les passages les plus significatifs pour moi (ou les plus questionnant...)...

Le Devoir a publié quelques textes et éditoriaux récemment sur divers problèmes qui affligent le monde des arts au Québec. On se réjouit avec raison de la force créative, de la vitalité et du talent. Mais quand on connaît les milieux d’art de l’intérieur, il y a lieu d’être inquiet pour l’avenir.

Les problèmes de création, de production, de transmission et de diffusion des arts au Québec sont nombreux et se recoupent de plus en plus d’une discipline à l’autre, formant un noeud que les milieux concernés n’ont plus la capacité de défaire, quand bien même ils le voudraient. Le milieu théâtral, pour ne parler que de lui, connaît bien ses problèmes, mais n’ayant pas les moyens ou la force de les régler et ne sachant où chercher de l’aide, il réitère à chaque génération les mêmes culs-de-sac menant à un même mode d’implosion des forces vives. […] Trop de théâtre à Montréal, pas assez au Québec ; trop de compagnies, pas assez de moyens de production, trop de créateurs en vase clos, pas assez de milieu fluide. Trop de fonctionnement en mode survie, pas assez de vraie liberté.

Au moins trois fils composent le noeud coulant qui étrangle le théâtre : formation, création et diffusion.

Formation

Il y a tout simplement trop d’écoles professionnelles pour alimenter le bassin montréalais. On forme chaque année à grands frais (depuis les ministères de la Culture et de l’Éducation) plus de jeunes que le milieu de l’art dramatique peut intégrer, scène et écran inclus. Si l’on ajoute l’École de l’humour, Star Académie et les séries télévisées pour adolescents qui fabriquent des apprentis comédiens sur le tas, on peut estimer que 75 jeunes comédiens formés débouchent chaque année sur le marché montréalais. Si l’on tient compte des réalités du casting, ces 75 nouveaux comédiens sont mis en compétition avec les cohortes des trois années précédentes. Trois cents jeunes de même casting tous les quatre ans se partagent donc un peu de travail et beaucoup d’espoir.

Quant aux cinq écoles de formation, il va sans dire que chacune d’elles a des problèmes de budget. (Toutes proportions gardées, la formation en anglais vit le même déséquilibre.)

Création

Tous ces jeunes que nous formons finissent par comprendre que, s’ils veulent durer, ils doivent créer leur propre compagnie. Les jurys de nos Conseils des arts examinent bon an mal an les projets d’une centaine de jeunes compagnies (60 à Montréal, 20 à Québec, 20 autres ailleurs) avec une enveloppe budgétaire permettant d’en soutenir de 15 à 18.

Comment éviter le goulot d’étranglement ? Fermer deux des cinq écoles de théâtre ? Obliger les jeunes compagnies à fusionner ou à admettre en leur sein de nouveaux membres ? Refaire annuellement le même diagnostic au Congrès du Conseil québécois du théâtre en croisant les doigts ? Attendre que l’État dise : on n’a plus d’argent, on ferme le robinet ? Compter sur un mécénat privé qui a parfois du mal à conjuguer plan d’affaires sur trois ans et continuité historique nécessaire à la bonne marche des institutions de la culture ? Laisser la compétition darwinienne faire son oeuvre ? Réinventer de nouvelles solidarités ?

Pour quiconque a un peu de perspective sur la façon dont les choses se passent en art au Québec, il est exaspérant de voir que l’on réinvente les mêmes modes de production à chaque décennie, avec les mêmes résultats. Les générations changent, mais les conditions de la pratique artistique ne changent pas. On épuise la seule ressource renouvelable que l’on a : la ressource humaine.

Diffusion

Enfin, la circulation des oeuvres pourrait desserrer le noeud en permettant aux créations de vivre plus longtemps et de trouver plus de public, mais dès qu’on sort de Montréal et de Québec, le vertige du vide s’empare de quiconque a de l’amour pour les arts. À Montréal, le vertige est contraire : si l’on veut suivre ne serait-ce que modérément ce qui se fait en théâtre, en danse, en poésie, en littérature, en arts visuels, en cinéma et en musique, on risque le tournis ou l’indigestion, voire sa santé, en sortant tous les soirs. Sans compter qu’il faut aussi posséder un porte-monnaie inépuisable.

Si, en plus, on souhaite avoir un avant-goût de ce qui se fait de plus stimulant ailleurs, il faut se précipiter sur ses trois festivals favoris en priant pour que notre agenda soit libre l’un des deux ou trois soirs où l’on présente telle ou telle oeuvre de passage et qui ne reviendra jamais. C’est ainsi que l’amour de la culture se transforme en frustration à Montréal : on finit par avoir le sentiment de tout manquer.

Il y a peut-être lieu de s’interroger devant le financement à grands frais d’une festivalite aiguë de plus en plus destinée au seul tourisme. Finançons-nous notre propre atomisation ? Tous ces moyens que nous mettons dans des événements très éphémères permettent-ils d’avoir un effet réellement structurant sur la bonne santé à long terme de la culture ? Je l’ignore. Mais je sais que les milieux d’art au Québec pédalent comme des fous pour faire exister notre culture sans être certains qu’il y a une chaîne au vélo pour nous faire avancer.

Quant au théâtre, d’autres avant moi l’ont dit il y a trente, vingt et dix ans. Le milieu théâtral est impuissant à faire circuler ses oeuvres méritoires au-delà de quelques succès. La fonction d’un théâtre national qui veillerait à diffuser les oeuvres significatives partout au Québec n’est qu’à peine assurée. Il y a un répertoire, des classiques, des créations de haute tenue, et tout un bassin de population qui aime les arts vivants, ou qui apprendrait à les aimer pour peu qu’ils puissent en faire l’expérience.

Y aura-t-il reprise de Christine, la reine-garçon ? Cette pièce pourra-t-elle être vue par tous ceux qui pourraient le souhaiter, tous ces gens qui l’ont ratée l’an passé ou qui ont le malheur de vivre loin de Montréal ? La pièce de Michel Marc Bouchard mériterait incontestablement le même destin qu’une autre réussite tout aussi exemplaire, Belles-Soeurs, de Tremblay-Cyr-Bélanger qui a bénéficié, elle, d’une diffusion adéquate. Le sort de Belles-Soeurs me réjouit, celui de Christine, la reine-garçon m’afflige.

Ce qui vaut pour le théâtre vaut sans doute pour les autres formes d’art au Québec. Entre le trop à Montréal et le pas assez au Québec, il me semble que notre culture n’en finit plus de chercher sa juste place.

lundi 22 avril 2013

«Trou noir»... [Carnet de mise en scène]


Les répétitions se poursuivent... bien que les représentations aient été reléguées, pour diverses raisons, au tout début de l'automne (soit deux ou trois mois de plus que prévu).

Des répétitions difficiles, peut-être (le lot de tout long monologue!). Drôles, assurément... mais aussi fort utiles et éclairantes sur l'objet même de cette recherche. 

Nous voici donc en pleine quête du ton. De cette piste qui nous permettra de sortir d'un discours refermé sur lui-même pour s'ouvrir vers la salle. Il faut trouver comment se soumettre au phrasé sans tomber dans une musicalité schizophrénique. Il faut trouver comment se faire succéder ces idées tout en gardant le fil de la pensée sur quarante pages. Il faut trouver comment faire des passages lyriques ou fictionnels de véritables éléments scéniques, propres à la démonstration.

Cette parole - qui cherche encore sa forme - doit avoir, pour fonction, de convaincre le spectateur. Et du coup, le geste et le mouvement doivent la soutenir, sans la perdre.

Il faut trouver comment créer une présence efficace, dynamique, capable de supporter le poids du vide... et surtout le poids du verbe... Il faut trouver comment créer cette présence en la magnifiant sans trop la placer du côté de l'interprétation...

Bref, le travail avance; le travail stimule... d'autant plus qu'il se fait en parallèle avec un théâtre d'été tellement plus léger! 

samedi 20 avril 2013

Ravoir 15 ans...


Je suis allé voir, hier soir, la production Avoir 15 ans (une collaboration entre le Théâtre C.R.I. et le Collectif Les Poulpes), un spectacle conçu à partir de témoignages et de confidences de leur public cible: les adolescents... 

Inspirées par le principe du théâtre documentaire - la mise en scène d'une réalité sans fard dans un cadre tout de même formel - les créatrices ont, depuis quelques mois, rencontré une équipe de jeunes élèves d'AMS (Arts et Métiers de la Scène) de la Polyvalente de Jonquière. Après avoir recueilli les propos de ceux-ci, après avoir fait toute une série de laboratoires, les artistes ont établi leur plan d'action (qu'on peut retrouver en entier sur le blogue du projet, ici) pour la création à venir, ont construit des tableaux, des liens, etc.

Le résultat est plutôt intéressant.

Le spectateur entre dans un univers jeune et dynamique (qui ressemble, dans cette Salle du Facteur Culturel, à un gymnase d'école!), en changement perpétuel, tanguant inlassablement entre la cellule familiale, le milieu scolaire et les médias sociaux. Des thèmes récurrents, toutes générations confondues. 

Tout y passe: la quête de liberté, la pression venue de toute part, la peur de l'échec, l'expérience qui entre. Les numéros - la plupart soutenus musicalement par Anick Martel - s'enchaînent rapidement, au gré d'une cloche d'école stridente qui marque le temps. 

Au style et à la signature esthétique (où l'utilité de l'accessoire prime), on reconnaît l'intérêt de ce groupe pour un théâtre physique, performatif (d'ailleurs, ce style contact direct donnera les moments les plus touchants avec la séance de clavardage et celle plus téléphonique), alliant - avec de plus en plus de précision - les éléments technologiques avec les codes scéniques plus traditionnels.

Les quatre comédiennes - Guylaine Rivard, Elaine Juteau, Andrée-Anne Giguère et Anick Martel - s'investissent à fond dans cette démonstration de l'adolescence. Comiques. Claires. En plein contrôle de leurs actions. Du slam aux monologues en passant par la théâtralisation de Facebook, elles se jouent elles-mêmes (ou du moins, dans des figures d'une efficace simplicité) ou elles composent des personnages plus consistants (et c'est peut-être là où j'ai le moins accroché... ma différence d'âge étant peut-être un écueil à une pleine adhésion) qui feront sourire et réagir les jeunes spectateurs de la salle!

Du théâtre (aux accents contemporains) bien fait... qui continuera, je l'espère, à se peaufiner dans des sorties scolaires où il trouvera son plus fertile terreau.

vendredi 19 avril 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]

Voici une série de photographies prises par Patrick Simard (d'où le fait qu'il ne soit pas sur les images!) lors du premier filage, ce matin, des quatre premières scènes du Mariage forcé. Une répétition où les choses commencent à se placer pour certains personnages...

Mélanie Potvin (Sganarelle) et Isabelle Boivin (Géronimo)

Mélanie Potvin et Isabelle Boivin... qui m'écoutent... du moins j'espère.

Marc-André Perrier (Dorimène) et Mélanie Potvin (Sganarelle)

Mélanie Potvin (Sganarelle) et Marc-André Perrier (Dorimène)


Du ménage des costumiers...


Après les sempiternelles demandes de subventions qui reviennent sans cesse, un autre travail se profile tout aussi souvent dans les organismes de production: le ménage des espaces voués à l'accumulation des différents éléments scéniques... tels les costumiers et les entrepôts.

Ces lieux qui passent d'une méticuleuse propreté à un joyeux capharnaüm au gré des ateliers, des formations, des spectacles. Ces lieux qui se perdent sous les boîtes, les supports à vêtements, les sacs, la poussière. Ces lieux qui ne donnent qu'une envie quand on y entre: en ressortir!

Ils ont toutefois une certaine valeur: celle du souvenir. 

Tel costume a été fait par tel concepteur pour tel comédien. Repris ensuite pour telle production. Telle chaise a été peinte en vert, en rouge, en noir, en or... avant de redevenir rouge. Puis noire. Tel morceau de vêtement a été récupéré parce qu'il était spécial... mais n'a encore jamais servi...

Si leur valeur monétaire peut être discutable (je ne parle pas ici de l'outillage ou du matériel technique!), ces endroits constituent pourtant une véritable richesse pour les organismes qui ont la chance d'en posséder!

jeudi 18 avril 2013

Les trois éléments de la mise en scène


Le travail de mise en scène implique la prise en compte de trois éléments:
a) l'état actuel technique, sociologique, esthétique, économique du théâtre - tout le code théâtral contemporain;
b) un spectateur imaginaire construit par le metteur en scène, selon l'univers encyclopédique et particulièrement esthétique qu'il lui prête, en relation d'identité et/ou de distorsion avec le sien propre [...];
c) un texte (fût-il un simple canevas), base de réflexion, de création.

J'aime beaucoup cette explication de la mise en scène - de la prise en compte de la réflexion, de la connaissance et du destinataire! - que je trouve complète... et tellement concise! Elle vient du petit bouquin (essentiel!) d'Anne Ubersfeld, Les termes clés de l'analyse du théâtre.

mercredi 17 avril 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]

Voici un extrait de la répétition de ce matin! Il s'agit de la toute fin de la quatrième scène du Mariage forcé, qui met en scène Sganarelle, joué par Mélanie Potvin et le Docteur Pancrace, joué par Patrick Simard. De plus, c'est là le début des répétitions... d'où le satané texte à la main...!

mardi 16 avril 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]


Une seconde scène du Mariage forcé est maintenant placée. Bien grossièrement, mais tout de même! Déjà se dessinent les personnages principaux...

Le défi (par choix!) de cette production (outre la mise en scène en elle-même!) réside dans deux éléments: l'étroitesse du plateau conjuguée au passage de multiple personnages! Il faut dynamiser l'espace sans le surcharger... l'exploiter en maximisant son efficacité en prenant bien soin de se ménager une marge de manœuvre... Car d'un personnage à l'autre (avec, en prime, le travestissement propre à une petite distribution), il faut pouvoir... il faut savoir renouveler le potentiel scénique.

Et dans cette production, l'intrigue est vive. Rapide. Nerveuse. Du coup, la construction théâtrale ne peut y échapper. Il faut donc chercher à s'inscrire dans ce mouvement sans essouffler et l'interprète, et le spectateur...

L'importance est donc accordée à l'économie du geste et du déplacement, à  la sculpturalité des corps, à leur mise en rapport (rapport à l'autre, rapport à la scène) dans l'édification des images.

lundi 15 avril 2013

Trou noir... [Carnet de mise en scène]

La comédienne, Elaine Juteau, entre deux prises...

Là où aurait pu naître la polyphonie, rien.
Là où aurait pu naître la choralité, rien.
Là où aurait pu naître une intrigue, rien.
Qu'un corps.
Q'une voix.
Qu'une figure.
Ma théâtralité.

Les répétitions ont repris ce week-end (après une série d'imbloglios!), avec vigueur. Nous avons pu traverser tout le texte, établissant des repères physiques, des enchaînements logiques, à travers tous les récurrences, les redondances, les redites... 

Nous nous sommes même permis de faire un premier filage... qui franchit à peine la demie heure! Mais tout ça devrait se calmer un peu et donner une représentation d'environ 40-45 minutes (pour un texte de 41 pages). Quand nous aurons trouver le moyen de bien contrôler le rythme!

D'ici là, il nous faut nécessairement revenir à l'essentiel de ce texte, soit l'échange avec le spectateur. Le renfermement sur la fiction (si tant est qu'elle existe) est un important écueil. Il est si facile de perdre le fil, de se perdre dans le verbiage! Il faut constamment se rappeler que bien que sous forme monologique, il doit s'agir d'une véritable discussion entre la salle et la scène.

Il faut aussi préciser les idées. Les liens entre le manifeste et la fiction... entre le concret et l'immatériel.

Puis il faut marquer le vocabulaire gestuel avec plus d'économie tout en augmentant son envergure, son discours.

Le but recherché est de donner un cadre solide dans lequel la comédienne retrouve une certaine liberté d'action, selon son état, selon la constitution de la salle, la réaction du spectateur... 

dimanche 14 avril 2013

La hiérarchie du geste


Je crois qu'il n'y a que quatre types de gestes/mouvements possibles pour le comédien. Par geste, j'entends, comme le définit Anne Ubersfeld dans Les termes clés de l'analyse du théâtre, le mouvement corporel produit par l'acteur d'une façon volontaire ou semi-volontaire [...] qui, par le fait même qu'il est produit au cours de la représentation, adopte une signification en relation a) avec la parole de l'acteur, b) avec les autres acteurs, c) avec l'espace de la représentation.

Pour revenir, donc, à mon sujet...

Il y a le geste/mouvement MAJEUR. Celui qui crée la pose, l'image. Qui modifie les différents rapports (à soi, à l'autre, à la scène) par son exécution.

Il y a le geste/mouvement MINEUR. Celui qui modifie cette pose, cette image. Qui lui donne une nouvelle lecture. Un nouvel angle.

Puis il y a le geste/mouvement TRANSITOIRE. Celui qui n'a pas forme très définie mais qui sert à déplacer le corps, à le repositionner dans l'espace, à la préparer à une nouvelle action.

Enfin, il y a le geste/mouvement PARASITE. L'indésirable. Celui qui fait brouillon... comme les piétinements, les tics, etc.

Tout ça mériterait d'être un peu plus développer...

vendredi 12 avril 2013

Théâtre d'été 2013... [Carnet de mise en scène]

Ça y est. C'est commencé.

Nous voici officiellement entrés en répétition pour le théâtre d'été de cette année. Cet avant-midi, nous avons - les comédiennes Isabelle Boivin, Mélanie Potvin et moi - entamé la mise en place de la première scène du Mariage forcé

La plus difficile parce qu'il s'agit de l'ouverture. Du début du spectacle. Du commencement. Encore aucun code, aucun repère.

Bien qu'il se poursuivra jusqu'en juillet (jusqu'à la fin des représentations, en fait...), le travail amorcé aujourd'hui est le plus important parce qu'il définit d'ores et déjà les grandes lignes de ce qui s'en vient. Il faut jeter les bases de la création. Établir un premier cadre. Concevoir l'ébauche du contexte d'énonciation.

Nous voici donc à cette étape cruciale qu'est la construction des personnages. Physiquement, oui... mais aussi intérieurement. Je ne me convertis pas pour autant au jeu psychologique. Non. Le personnage est en quelque sorte une machine: sous la carosserie, il y a un moteur. Une façon de réagir aux stimulis. Une manière de marquer ses impulsions, de se comporter sous la pression. 

Cette mécanique scénique constituera l'essentiel du potentiel événementiel, de ce ressort dramatique qui devra se développer.