dimanche 21 décembre 2008

Anecdote où l'on prouve que les "a parte" sont vraisemblables.

Jean de La Fontaine

La Fontaine, Boileau et Molière discutaient sur les a parte*, dans les pièces de théâtre, que le fabuliste déclairaient invraisemblables; pendant sa péroraison, Boileau, qui était à côté de lui, disait tout haut:

- Le butor de La Fontaine! l'extravagant, l'entêté que ce La Fontaine!

Et La Fontaine poursuivait sans l'entendre; mais voyant tout le monde rire, il s'informa du motif de cette hilarité.

- Vous déclamez, lui dit Boileau, contre les a parte, et voilà une heure que je vous débite aux oreilles une kyrielle d'injures sans que vous y ayez fait attention!

(Anecdotes de théâtre, 1875)

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* A PARTE ou APARTÉ: Mise en mots d'une pensée qui traverse l'esprit d'un personnage en présence d'un autre personnage qui ne l'entend pas, son étymologie a parte n'impliquant pas un éloignement physique; en fait, véritable adresse au public, qu'il faut informer d'un sentiment, d'une situation, d'un ridicule. Largement utilisé par les classiques qui l'ont cependant condamné pour manque de vraisemblance. Au contraire cette formule est d'usage fréquent sur la scène anglaise du XVIIième siècle. La salle, de petites dimensions, l'avant-scène, très détachée devant une arcade et proche des spectateurs, favorisent la connivence scène-salle, la confidence, le double sens audacieux que Wycherley et Congreve utilisèrent avec art. (Dictionnaire encyclopédique du théâtre)

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