mardi 14 septembre 2010

D'autres ManiganSes... 2


Ce soir la vasque veillera au Pavillon Nikitoutagan.

Une vasque aux dimensions olympiques allumée par le président de l'UNIMA (Union International de la Marionnette... merci Christophe!), Jacques Trudeau à la suite d'une présentation des compagnies présentes sur le territoire pendant le festival. Une vasque qui fera office de servante (voir le billet suivant) tout au long de l'événement.

Une belle entrée en matière.

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Cette ouverture du Festival international des arts de la marionnette était aussi l'occasion de la mise en chantier de l'activité Prêt pas prêt, dégaine! où 5 équipes de deux comédiens ont 48 heures pour refaire une scène de film (secrète) de genre qui leur a été distribuée. Cet extrait devra aussi comporter une contrainte émanant du public.

Ces équipes (et ces contraintes!) sont, de mémoire:

Christian Ouellet et Émilie Gilbert-Gagnon - mention de la fée du Trou de la fée

Marie-Noëlle Lapointe et Émilie Jean - bout dans une autre langue sauf l'anglais et le français
Guillaume Ouellet et Dominic Rondeau (?) - théâtre de papier

Martin Gagnon et Marc-André Perrier - chanté à la manière des Parapluies de Cherbourg

Maude Côté et Marilyne Renaud (?) - bout en ombre chinoise

Rendez-vous donc ce jeudi-ci, à la place Nikitoutagan transformée en cabaret Hydro-Québec, en fin de soirée, pour voir le résultat de leurs commandes!

Quelques ManiganSes... 1

C'est aujourd'hui le grand jour. Il ne sera pas possible de tout voir. Il y aura des choix à faire... et l'offre est alléchante. En salle ou à l'extérieur, ça s'animera de partout.

Avec le Festival International des Arts de la Marionnette qui débute, c'est aussi le marathon qui commence. Et si la semaine dernière était dédiée au spectateurs, elle est résolument, cette semaine, tournée vers la chose marionnettique!

AUJOURD'HUI:

Le spectacle de l'arbre, 9h30, Côté-Cour, 10$

Rafales, 13h30, Salle Pierrette-Gaudreault, 22$

Le Voyage, 13h30, École Polyvalente Jonquière, 12$

Soirée d'ouverture, à compter de 18h, Parc de la Rivière-aux-sables: tapis rouge et spectacle de Yann Perreau

Klug (Aïe Aïe Aïe), 18h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

La ménagerie fantastique, 19h, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

À fleur de pot, 19h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Bulles, 19h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Punzelle, 20h30, Parc de la Rivière-au-sable, gratuit

Et aussi:

Exposition Théâtre Sans Fil - 40 ans sur la route, CNE
Maternité (de Pascal Picard) - Pavillon Nikitoutagan
Les Marionnettes font du lèche-vitrine, Jonquière

lundi 13 septembre 2010

De la mauvaise foi...

Les comédiens italiens, par Watteau, 1720

Petit regard amusé, ce matin, dans le charmant recueil Petit lexique amoureux du théâtre par Philippe Torreton, publié aux éditions Stock en 2009... pour y trouver une description du comédien, enfin, de sa mauvaise foi avec toute l'ironie (et pourtant l'amour!) qu'il porte envers le milieu. (Pour le bien de la cause, je rappelle que ce monsieur est sociétaire à la Comédie-Française... ou l'a été...?). À la lecture, il est possible de se reconnaître à chaque phrase... ou pire! de reconnaître des camarades! À croire que le comédien (dommage qu'il n'y ait pas d'article sur les agissements du metteur en scène!) est partout pareil...

M comme Mauvaise foi

La mauvaise foi est totalement absente chez les acteurs car ils arrivent toujours à l'heure, ils savent toujours leurs textes, sont toujours satisfaits de la loge qu'on leur a attribuée, les horaires de répétition leur conviennent toujours et ils n'ont jamais de rendez-vous importants pendant celles-ci. Les acteurs sont toujours en pleine forme pour travailler car ils prévoient toujours de se coucher tôt en vue des répétitions du lendemain. Les acteurs cherchent toujours à bien comprendre ce que leur demande le metteur en scène et s'échinent à le faire rapidement et bien. Les acteurs sont toujours satisfaits de la traduction ou de l'adaptation choisie par le metteur en scène, ils ne vont jamais voir ailleurs si c'est mieux. Les acteurs trouvent leurs costumes superbes et s'en trouvent très contents dès les premiers essayages. Ils écoutent toujours les notes du metteur en scène et prennent acte de ce qu'on leur dit sans faire de commentaires... Pourquoi dans ces conditions chercheraient-ils des excuses, feraient-ils preuve de mauvaise foi?

Et toc!

dimanche 12 septembre 2010

Questions à 1000$

À trop lire Schechner, par les temps qui courent, j'en viens à me poser de nombreuses questions sur le théâtre... en particulier sur le nôtre.

Quelle est l'identité du théâtre saguenéen? En a-t-il une? Est-il possible de tracer son portrait? Oui, sans aucun doute. Mais est-il possible de tracer les liens qui l'unit à son creuset. Et ce dernier a-t-il une influence quelconque sur l'esthétique (si tant est qu'il y en a une!), le jeu, la façon de voir cet art éphémère?

Notre théâtre est-il vivant ou n'est-il pas entrain de se scléroser? Une tradition est vivante lorsque ses racines et ses branches touchent le peuple. On peut l'étudier à l'université, mais c'est dans la rue seulement qu'on peut la maintenir en vie.

Question encore pire: quel est l'utilité de notre théâtre? Nous pourrions presque reprendre mot pour mot cette autre sentence de Schechner: La scène théâtrale n'a plus l'importance qu'elle avait: quand il s'agit de repenser la société, elle n'est ni impliquée ni convoquée.

Lire Schechner, c'est se poser de sérieuses questions sur l'intérêt de poursuivre.

Le Facteur culturel

Photo prise sur le blogue du Voir tenu par Jean-François Caron

Ça y est, cette fois. Les efforts de Guylaine Rivard portent fruit.

Il semble bien - du moins, c'est dans le journal et quand c'est dans le journal, c'est dans la poche! - que la salle de répétition du Centre culturel du Mont-Jacob portera désormais le nom de Salle du facteur culturel en hommage à Henri-Louis Renaud, facteur de métier à la retraite... et spectateur assidu pour toutes manifestations culturelles, dont le théâtre.

Qui ne l'a pas déjà vu?

Ces fameuses salles de répétitions (j'y inclus ici celle du Pavillon des arts de l'UQAC) qui reçoivent beaucoup de petits spectacles, souffrent de ces dénominations de seconde classe (d'ailleurs, personnellement, pour l'UQAC, je préfère parler de Studio-théâtre)... et dans l'imaginaire collectif, un spectacle qui s'y tient ne peut qu'être expérimental ou moins intéressant.

Au théâtre, cette semaine! (du 12 au 18 septembre 2010)



Cette semaine est marquée, avec raison, du sceau de cette onzième édition du Festival International des Arts de la Marionnette! Le calendrier est donc chargé!

De lundi à samedi - du 13 au 18 septembre 2010
Un peu partout selon des heures différentes!


Le nombre de spectacles (de même que les lieux et les heures) est tel qu'en faire la nomenclature précise s'avère très ardu! Pour plus de détails, consulter, en cliquant ici, la programmation du FIAM.

samedi 11 septembre 2010

De nuances des genres...

Andrzej Kozyra, Theatre / Teatr, 2006

Alors que la peinture, la sculpture, l'écriture et le cinéma sont des arts du produit en ce sens que l'objet créé existe en soi, a une certaine finitude que l'on peut manipuler, le théâtre (et la danse, et la performance) est un art du processus. Il est vivant, et n'existe, au fond, que lorsqu'il y a rencontre entre un comédien et un spectateur. Le théâtre doit se faire pour être.

C'est ce qui donne ainsi son caractère éphémère au théâtre.

Voilà en gros ce qui, selon Schechner, différencie les arts de la scène et les arts visuels. C'est simple, mais fallait y penser.

vendredi 10 septembre 2010

Des pages et de l'argent...


L'automne entrant par la grande porte, vient le temps de s'acharner sur les nombreuses demandes de subventions qui échoient à cette période de l'année.

Ainsi donc, pour le Théâtre 100 Masques (de même que le font probablement les nombreux organismes culturels du territoire), nous sommes plongés indistinctement dans la demande au projet pour le Conseil des Arts du Canada (pour le 15 septembre), dans celle pour le projet «aîné» du programme Du coeur à l'action pour les aînés (pour le 17 septembre), dans celle au projet pour le Conseil des arts et lettres du Québec (pour le 1er octobre) et, enfin, dans celle au fonctionnement pour le Conseil des Arts de Saguenay (pour le 5 octobre).

Ces nombreuses demandes ne représentent pourtant qu'une part plutôt minime (environ 20% du budget global de nos activités).

Car parallèlement à celles-ci, c'est aussi la période de constitution des différentes demandes de partenariats financiers, véritables soutiens, qui s'échelonneront sur l'année complète...

À partir d'ici, ne reste plus qu'à se croiser les doigts pour que les semences portent fruits!

jeudi 9 septembre 2010

Question

Il y a une chose qui m'étonne...

Comment se fait-il que le Service des loisirs (avec lequel font affaire une multitude d'organismes culturels) ne soit plus au Centre des Arts et de la Culture... enfin, dans une dépendance de...? Pourquoi l'a-t-on éloigné pour faire de la place au service d'évaluation municipale?

Non pas que le nouveau lieu, l'ancienne Maison de l'environnement, ne sois pas charmant (car ça l'est terriblement, mariant fort bien le moderne et l'ancien). Mais pour l'efficacité des différents organismes, on repassera!

Fièvre théâtrale et autres considérations


Avec la rentrée théâtrale, il est possible d'être épaté (et avec raison!) devant le nombre et la qualité des productions qui prendront l'affiche dans les prochains mois.

Toutes les compagnies et organisations seront en activités successivement et parfois se chevaucheront.

Devant ce constat, un moment d'arrêt serait nécessaire pour se poser une question essentielle: Quel est l'état de santé de ce milieu?

Derrière la façade éblouissante, la précarité règne, les mauvaises nouvelles s'amoncellent, le financement est parfois difficile à boucler... quand financement il y a. Les coupures tombent un peu partout. Les subventions se font rares. Les emplois peinent à se pérenniser. Les colonnes du temple théâtral saguenéen semblent trembler.

Des changements s'annoncent... mais seront-ils pour le mieux? Les compagnies en place traverseront-elles les différents soubresauts qui se placent sur le chemin?

Finalement, la fébrilité apparente serait-elle signe de fièvre au lieu d'être une marque de développement?

Le spectateur [lieux et mécanismes] 4


Comme toute bonne étude, je terminerai ce tour d'horizon bien incomplet du spectateur par un petit questionnaire fomenté de mes propres mains...

Quel type de spectateur êtes-vous?

Vous êtes du type poli(e) mais timide si:
vous longez les murs du théâtre dès votre arrivée, regardant le sol pour ne pas rencontrer quelqu'un qui vous connaît;
vous vous assoyez, dans la salle, ou au fond, ou le plus près du mur près de la sortie adjacente;
vous vous calez aussitôt dans votre siège, espérant que l'on ne vous observe pas;
vous retenez vos rires et autres bruits corporels de peur de nuire à l'écoute de votre plus proche voisin, quatre rangées plus bas;
vous baissez les yeux chaque fois qu'un comédien regarde dans votre direction de peur de lui faire face;
vous attendez, en vain, à la sortie de la salle, qu'un comédien passe près de vous pour lui faire un sourire timide que vous pensez avenant et admiratif.

Vous êtes du type intéressé(s) mais bâdrant(e) si:
vous lisez le texte de la pièce avant la représentation, en fait, dès que vous achetez votre billet à l'avance;
vous apprenez par coeur chacune des répliques pour vous rendre compte personnellement des coupures, ajustements et autres modifications apportées au texte;
vous lisez le programme trois fois entre votre entrée dans la salle et le début du spectacle afin de prendre en défaut l'équipe de production, le cas échéant;
vous écoutez et regardez évoluer les acteurs, le buste avancé, les coudes sur les genoux et la tête dans la main dans une posture pensive et hautement intellectuelle, le regard inquisiteur;
vous êtes le premier à sauter devant le metteur en scène pour discuter ses choix esthétiques;
vous abordez enfin les comédiens en leur faisant état de vos réflexions personnelles sur le rôle, de même que sur la méthode stanislavskienne ou la distanciation brechtienne.

Vous êtes du type joli(e) mais sans plus si:
vous choisissez vos vêtements en fonction de la couleur du siège que vous occuperez dans la salle;
vous vous assoyez en plein centre d'une rangée parce que cela oblige tous les gens précédemment arrivés à se lever sur votre passage;
vous vous préoccupez plus de la façon que tombe votre manteau sur le dossier de votre siège que de la performance des acteurs;
vous êtes le (la) premier(ère) debout, ovationnant à travers vos cris, vos larmes et vos «bravos!», sans vous apercevoir que ce n'est que le noir n'est qu'une erreur du régisseur;
vous regardez tout autour de vous pendant la représentation;
vous sortez de la salle en vous imaginant que tous vous suivent, telle une cour princière, et que soudain, un chevalier (ou une princesse) vous attendra dans le haut d'un escalier et qu'il (ou elle) vous amènera vers un destin plus chaleureux sous les applaudissements de la foule en délire.

Vous êtes du type absent(e) si:
vous vous obstinez encore à ne pas assister aux représentations, si tant est que vous sachiez que oui, le théâtre existe encore.

Bon. Il pourrait y avoir encore pleins d'autres types... un jour je poursuivrai...

mercredi 8 septembre 2010

Le spectateur [lieux et mécanismes] 3

Louis Léopold Boilly (1761-1845) - Une loge, un jour de spectacle gratuit.

Pour faire la suite d'hier (et prendre le contrepied de ce qui a été écrit) voici le côté sombre du spectateur tel que vécu parfois dans une salle de théâtre...

Le spectateur tout fait en lacunes

Le spectateur tout fait en lacunes arrive, bien entendu, en retard, entrant, au grand dam de plusieurs, dans un brouhaha étourdissant au beau milieu d'une réplique importante du premier acte, ignorant qu'un porte qui claque est un bruit parasite immanquable, s'excusant par ci par là, prétextant n'importe quoi entre deux halètements.

Le spectateur tout fait en lacunes n'est pas bruyant qu'à l'entrée... Non. Tout au cours de la représentation, il passe commentaires, interjections et suppositions à ses voisins de gauche de droite, échappe son programme, gant ou autre, se penche, se cogne, tousse, se relève et rit soudainement. Bref, il est instable.

Le spectateur tout fait en lacunes peut parfois faire preuve d'audace et répondre à toutes ses envies, comme se lever en pleine représentations pour sortir vers un lieu plus intime pour se soulager, ou manger, ou boire... et parfois, reste assis et s'assoupit.

Le spectateur tout fait en lacunes se lève dès le salut et sort précipitamment de la salle, sans un mot, sans un bref signe d'appréciation à l'endroit des acteur et des artisans.

Bon. C'est radical un peu... et en cela, on peut m'attribuer facilement ce billet!