vendredi 1 août 2008

Mes Mémoires minuscules... 5

La fin d'un cycle... ou presque

Ma troisième année à l'UQAC n'a pas laissé beaucoup de traces dans mon cheminement...

Ce début d'année 1999 a tout d'abord été placé sous le signe de l'ouverture du Pavillon des Arts à son emplacement actuel... et par conséquent, du Petit-Théâtre et des locaux attenants. Les organisateurs de la semaine inaugurale (parce qu'il y en a eu une qui a culminé avec la présentation du Dragonfly of Chicoutimi de Larry Tremblay, avec Jean-Louis Millette qui est mort quelques jours plus tard... devenant du coup le fantôme de la nouvelle salle!) ont acheté une représentation de Chut ou les soliloques forcés du Théâtre de la Castonade qui fut, dans les faits, le tout premier spectacle du Pavillon et le tout premier spectacle dans le studio... et le chant du cygne pour cette compagnie.

Pendant ce temps, du côté académique, mes souvenirs se limitent à un stage (le mot est très fort) avec l'Association Professionnelle des Écrivains de la Sagamie (dont le nom a aujourd'hui étiré pour intégrer également la Côte-Nord) et un projet de fin d'études beaucoup plus littéraire que dramatique. Il s'agissait, en fait, d'un recueil de 40 fables, intitulé Fabulations névrotiques - illustré par l'artiste Vicky Hamel dont c'était aussi le projet. Dans ces courts textes, les protagonistes finissaient toujours par perdre une partie d'eux même (que ce soit physique ou physiologique)... surprise!... En voici une, la première de toute:


TITEIL

Il était une fois une petite vieille
(dont les âges ne se comptaient plus)
qui engendra un enfant - nommé Titeil -
pour lequel tout semblait devoir lui être dû.
Eh oui! La vieille adorait son fils, tel un prodige,

et celui-ci le lui rendait selon son gré...

Un jour malheureusement - famine oblige! -

la nourriture vint à manquer.

«Ah! Que faire?»

se plaignit le fils assailli par la faim.

«Notre pitance est épuisée, bonne mère;»

«vous fîtes cuire, hier, notre dernier lapin!»

La pauvre vieille, par ces lamentations attendrie,
ne désirant que le bonheur de sa postérité,

présenta son bras à son fils et dit:
«Je te supplie de me manger!»

«Nenni!» fit Titeil en ses bras l'enserrant,

«Comment pourrais-je croquer votre chair?»
«Je partirai et m'en irai errant»

«pour trouver issue à notre misère!»

Mais ses premiers pas ne furent pas tôt faits
que déjà son ventre se fit plus pressant...

Revenant soudain sur ce qui de sa bouche sortait,

sur sa mère Titeil se fit aller les dents!

Toutefois, en y repensant bien, ce fut là ma première véritable expérience de mise en scène... Pour présenter le résultat final, il fut entendu avec ma superviseur(e) de projet, Hélène Bergeron, qu'il y aurait une mise en lecture publique. Après m'avoir conseillé de demander à un de mes collègues de s'en charger, j'ai choisi de le faire moi-même. Et ce fut fait. Trois lecteurs (deux gars - Georges-Nicolas Tremblay et moi - et une fille, Lili Hamel aujourd'hui disparue) très peu habillés, ayant eux aussi laissé tomber des éléments d'eux-même (du moins, c'est ce que présentait le concept!): soit le premier avec seulement une chemise déchirée, le second avec seulement des boxers et la troisième avec un restant de jupon. Les textes s'enchaînaient dans une mise en place sommaire...

Sinon quoi d'autre? Cette année-là, je crois, les Têtes Heureuses ont présenté Camélias (masque de la production région); le CRI a fait Catatonie 1; la Rubrique, Album de famille et le Théâtre 100 Masques ses Andromaque, Les sorcières et Fin de partie.

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