lundi 20 avril 2009

I have a dream

À lire les parcimonieux comptes-rendus théâtraux actuels (peu importe le journal...), à entendre les sporadiques critiques dans les différents médias, il me prend parfois de rêver que l'on parle de théâtre (quand, bien sûr, on en parle...) comme à l'époque des XVIIième, XVIIIième et XIXième... avec amour - pour ne pas dire passion!


Jamais Mademoiselle Duchesnois ne fut si belle, si sublime... diction admirable, naturelle et soutenue; geste noble, aisé, toujours juste; organe enchanteur et dont la perfection étonne toujours; âme expansive, chaleur communicative, noblesse sans enflure, fierté sans arrogance, le talent d'exprimer tous les sentiments du coeur et de passer avec un art infini, mais en le cachant toujours, du ton de la colère ou du reproche à celui de la tendresse; en un mot, réunion au degré le plus parfait de toutes les qualités qui font l'actrice inimitable.
Clément Coutois

On est loin, dans ce cas, de la description du travail de l'acteur en un seul et expéditif qualificatif que nous donnent - par manque de place, je suppose... - nos médias...

3 commentaires:

  1. Selon ce que je connais des critiques théâtraux de cette époque, j'aurais attribué cette appréciation de Coutois à quelque espérance sexuelle.
    Mais ladite demoiselle étant laide, je ne sais pas.
    Il faut toujours se méfier des critiques du passé, et encore plus des critiques français: il y a toujours anguille sous roche.

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  2. Peut-être est-ce là que réside le problème du dialogue média-artiste: il manque de pulsions sexuelles...

    Peut-être est-ce effectivement l'amour qui délie de belle façon et les langues et les doigts!

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  3. Mais à l'époque Coutois-Duchesnois, les actrices devaient payer de leur personne les critiques favorables, et chercher de quoi vivre chez de riches «entreteneurs» (qui aimaient les actrices mais pas nécessairement le théâtre).
    Je ne sais pas si cela constitue un destin enviable

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