samedi 18 juillet 2009

Sur la critique du Médecin...


Marc-André Perrier (Lucas) et Jérémie Desbiens (Valère)
Photographie: Jean-François Caron (pour le journal Voir)

Est paru, ce matin, dans l'édition du week-end du Quotidien, un article qui se veut plus informatif que critique sur notre production estivale. Après 9 jours... L'article est signé par Patricia Rainville (par ailleurs, fort sympathique):

Une production estivale pétillante

CHICOUTIMI - Difficile de se tromper en choisissant une pièce de Molière. Le Théâtre 100 Masques a jeté son dévolu sur «Le Médecin malgré lui», présenté jusqu'au dimanche 26 juillet, à la salle Murdock. Une production estivale pétillante, qui décroche rires et sourires.

Pour marquer son dixième anniversaire, le Théâtre 100 Masques a réuni les comédiens présents au tout début de la compagnie. Pierre Tremblay, Martin Giguère et Mélanie Potvin font leur retour sur les planches du Centre des arts et de la culture de Chicoutimi. Campant les rôles de Sganarelle, Géronte, Martine et Jaqueline, les trois pionniers amusent le spectateur. À qui s'ajoutent les comédiens de la relève Jérémie Desbiens, Émilie Jean, Alexandre Larouche et Marc-André Perrier.

Les comédies de Molière restent une solution gagnante pour divertir le public. La célèbre farce «Le Médecin malgré lui» présente des personnages farfelus, maladroits, absurdes.

Martine désire se venger de son mari, Sganarelle, qui l'assaille de coups de bâton. Lorsque Valère et Lucas cherchent désespérément un médecin capable de guérir le mystérieux mal qui ronge la fille du seigneur Géronte, Martine saute sur l'occasion. Elle confie aux deux hurluberlus que son époux pratique la médecine. Ce qui, on s'en doute, est faux. Sganarelle, bien malgré lui, sera plongé dans un univers où remède, diagnostic et maladie douteuse se rencontrent. Pourra-t-il guérir Lucinde, la fille de Géronte, qui a une confiance aveugle en lui? Et si ce mystérieux mal dont souffre Lucinde n'était rien d'autre que les effets de l'amour?

La pièce est amusante, rigolote. Comédiens talentueux, décors colorés mais épurés, répliques savoureuses; le metteur en scène Christian Ouellet a réuni tous les ingrédients pour offrir une belle soirée aux spectateurs.

La pièce est présentée les jeudis, vendredis, samedis et dimanches à 20h à la salle Murdock de Chicoutimi. Les billets sont au coût de 20$.

Voilà. Critique... ou compte-rendu... ou communiqué positif s'il en est. Pourtant, personnellement - comme directeur artistique, comme praticien, comme spectateur - cet article me laisse perplexe par sa superficialité (toutefois bien écrite), son manque de point de vue, d'exigences esthétiques...

Que dire de ce spectacle? De son prologue peut-être fastidieux et trop long? De son acte I qui peut parfois manquer de rythme? De ses acte II et III qui peuvent, vu le nombre de personnages dans le lieu étroit, paraître à certains endroits brouillons? Du parti pris entre les concepteurs et le metteur en scène pour les décors en toiles peintes et les accessoires? Des costumes qui tentent de marier le XVIIième siècle et la Nouvelle-France? De sa cohérence ou non? Du style de jeu marqué par la farce et le public? De jeu physique? Des jeux de langage nombreux? Des liens clairs ou confus entre les personnages? De la répercussion contemporaine de cette pièce sur la médecine? Du jeu de l'être et du paraître où l'habit fait définitivement le moine? De ses éclairages parfois trop sombres parfois trop clairs? De l'inconfort de la salle Murdock? Vraisemblablement, rien.

Je suis déçu... et peut-être est-ce insignifiant. N'empêche que comme travailleur culturel, je m'attends à plus de rigueur, à une évaluation journalistique sur la base de critères plus élevés et mieux définis, à une prise au sérieux plus grande de mon (de notre) travail.

Bref, avons-nous vraiment «relevé le défi»???
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Il est à noter que cette crise matinale n'est pas nouvelle... et peut être soutenue par d'autres billets antérieurs, dont:

Intégrité double? (4 octobre 2008)
Nono (5 juillet 2008)
Le loup dans la bergerie (9 juin 2008)
Euh (4 mai 2008)
L'expérience de l'égarement (11 février 2008)

3 commentaires:

  1. Offre donc tes services au journal... comme ça tu vas en avoir le cœur net! Peut-être une fois l'autre côté, paradoxalement, la critique devient moins facile...

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  2. Encore une fois, je ne crois pas que ce soit une question de facilité ou non de faire des «critique» ou de, si je te comprends bien, la crainte de sa réception... mais plutôt du manque d'outils et du manque de connaissance de ceux en place pour pondre de véritables discours sur le sujet... avec profondeur et, en quelques sortes, expertise...

    La «critique» se peut... et il y en a déjà eu: Pelletier, Laforge, Paré, De la Sablonnière, Côté...

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  3. Et si, véritablement, la critique est bel et bien «moins facile» de l'autre côté de ce Quotidien, c'est qu'il y a un sérieux problème ou avec le milieu (mais bon, sur ce point, j'acquiesce) ou avec le journal même (ce qui serait fort inquiétant pour sa crédibilité et sa rigueur).

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